C’est peut-être un des moments le plus attendu de l’année pour la planète rock. Avec ce premier album Cleopatrick signe un chef d’oeuvre qui fera date. Après 2 EPs dans lesquels le son de Cleopatrick s’est construit, les canadiens originaires de la petite ville de Cobourg nous reviennent avec un premier LP ravageur. Dessinant ce qui s’apparente à une révolution du rock, le duo fait voler en éclat les bonnes manières pour proposer un ensemble de titres tous plus puissants les uns que les autres. Cultivant un mélange de power pop et de punk , Cléopatrick s’imposent comme LE groupe rock de l’année. 

 Il y a tout d’abord ce son de guitare ultra saturé puis cette voix d’abord douce et qui progressivement prend une ampleur folle pour bientôt nous envelopper de sa puissance rock. Avec un rock garage poussé à l’extrême, Cleopatrick font place nette et cultivent une violence salvatrice. Au travers d’une production qui nous désagrège les oreilles, les canadiens bousculent une scène rock avide de nouvelles sensations. On est projeté de suite dans l’univers cash et envoutant du duo qui ne cesse de nous emporter dans un rock gras et granuleux comme on en entend rarement « Victoria Park ». 

La force de Cleopatrick tient dans cette manière unique qu’ils ont de dessiner une composition rock à la puissance folle. Riffs ravageurs, batterie lente mettant en avant un groove qui ne se dément jamais, les canadiens rugissent avec une rage folle dans un titre sauvage et entrainant « The Drake ». Loin d’un punk rock brutal, le duo se démarque par une véritable science de la construction qui les voit nous proposer un titre changeant aux parties toutes plus exaltantes les unes que les autres. On se laisse prendre au jeu de cette folie brute au rock acéré qui devient vite addictif.

Le duo réussit avec presque rien à monopoliser la bande passante auditive dans un mélange entre rock granuleux au garage puissant et structures électros louant la répétition comme une arme de guerre « Family Van ». On est subjugué par cette musique revendicatrice qui rafle au rap pour une fois sa puissance dans un tout qui nous semble complètement foutraque et diablement jouissif. Envoyant tout balancer, les canadiens nous font découvrir en 2021 ce que l’on a pu ressentir à la première écoute d’un titre comme « In Bloom » de Nirvana. Il y a dans cette musique ce mélange délicieux entre interdit, paroles sauvages et musique poussée dans ses retranchements. 

Culminant sur  le violent et jouissif « Good Grief », cet album nous immerge dans l’univers sombre et saturé des canadiens. Construisant un style durable dont on reparlera dans quelques années , les canadiens nous proposent tout simplement  un album fondateur. Avec une énergie revendicatrice sur des titres comme « No Sweat », ils pilonnent le rock garage et bâtissent une musique qui ne rentre dans aucune case mais fait un bien fou. Peuplant chacune de leur composition d’une saturation qui ne semble jamais mollir, le duo de canadien n’en finit pas de nous surprendre dans un premier album en forme de chef d’oeuvre qui les voit gravir de suite les plus haute marches de la planète rock. 

Sur ce premier LP intitulé « Bummer », Cleopatrick envoie du bois avec un charisme fou et nous plaque au sol de leur compositions sursaturées. Il y a une violence inouïe dans cette musique qui vous transperce de sa puissance et donne à voir un duo au sommet de son art. Multipliant les très bons gimmick et s’immergeant dans un océan de saturation, Luke Gruntz and Ian Fraser creusent leur sillon à la hache. Aussi talentueux que puissants, le duo réussit à marier une sorte de punk rock garage avec une intelligence de la construction qui les voit travailler avec précision des compositions qui nous enivrent de leurs bonnes ondes. Cultivant un art de la sauvagerie rock tout en gardant une capacité créative intacte, les canadiens font du garage un outil de pointe pour porter leur textes revendicateurs. Ecrasant de leur sonorités une musique aux harmonies massives, ils nous mettent KO.

Arnaud Le Tillau
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