Empruntant son nom au célèbre roman de Stephen King, Christine pose de suite le décor de son univers entre fantastique et horreur. Au travers d’un deuxième EP intitulé « Ecstatic Sole », les deux français composant le groupe nous proposent une musique à l’électro sombre et violente puisant ses influences aussi bien dans la cinématographie d’horreur que dans la french touch de ces dernières années.

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C’est avec un « Sauvage » à l’electro grasse et aux relents techno que Christine ouvre dignement cet EP. Nous propulsant dans une musique aux sonorités héritées des années 90, mélangeant le tout à des samples superbement agencés, les Français détournent les codes de la techno commerciale sans réelle profondeur et nous proposent une composition à l’electro raffinée. Empruntant à la pop une structure mélodique des plus addictives, ils dessinent une musique entêtante.

Nous propulsant avec brio sur « Ecstatic Sole » dans une univers sonore anxiogène et définitivement génial, Christine nous balance en pleine face un beat proche de ce qu’à fait Justice sur « Stress ». Faisant la part belle aux claviers vintages au synthétique tranchant, les Français démontrent ici une véritable maîtrise musicale dans un mélange à priori contre nature qui fait s’entrechoquer rap, scratch, techno et électro. On découvre avec bonheur un groupe capable d’oser des mélanges jusqu’ici restés confidentiels.

Beaucoup plus noir au travers d’une fin d’EP en forme d’apothéose, Christine innove à chaque son pour un rendu des plus addictifs. Puissante et industrielle sur le très pesant « Glass Mirror » à l’electro grasse et glaçante voire fascinante sur un « Man Machine » rappelant le Krautrock de Kraftwerk, la musique de Christine nous laisse bouche bée. On tombe vite sous le charme de ce groupe au talent impressionnant qui nous livre ici un EP dense.

Puissante et complexe, la musique de Christine mélange scratch rap et électro vintage pour un rendu des plus hallucinants. On ne se lasse pas de cette musique semblant synthétiser plusieurs décennies d’électro dans une seule bande son. Loin de copier une french touch dont les instigateurs commencent à patiner, ils abordent le problème par la création et nous content leur histoire dans un univers à l’electro tranchante. On ressort de cet album chamboulé et plein d’espoir pour cette nouvelle génération française électro.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com