Originaire de Gatineau, cela fait maintenant près de 15 ans que Xavier Plante alias Xavier Caféïne écume les salles de Montréal. Entre rock pétillant et punk américain, le québécois nous ouvre grand les portes de son univers au travers de son nouvel opus « New Love ».

On peut pas dire que le premier titre de cet album m’a de suite plu. En effet, ce « New Love » nous fait rapidement penser à cette pop internationale que l’on peut entendre sur à peu près toutes les radios et dont les médias nous abreuvent. Mais à y regarder de plus près on ressent une véritable maîtrise technique et la structure du morceau dénote. Au travers de clichés et stéréotypes musicaux (voix transformée type radio, guitares aux arpèges saturées), Caféïne réussit la gageure de nous emporter malgré tout dans son univers finalement assez complexe.

Cette première écoute est donc récompensée par l’arrivée de « Électric ». Une véritable finesse pointe sous cette facette rock anglais. La voix est plus assurée et résolument rock se rapprochant en cela des Franz Ferdinand. Mais ce qui frappe, c’est cette énergie, pâteuse sur le premier titre, elle semble ici clairement exploser. Réussissant un mélange complexe entre électro et pop rock universelle, le québécois nous sidère par son côté caméléon, renforcé par le titre « Left for Dead » rappelant l’énergie du punk californien des années 90.

On tombe définitivement sous le charme lorsque Caféïne se met à chanter en français. La recette est pourtant la même, rock baveux, un poil mielleux, très marqué comédie musicale au travers d’une pop universelle mais « Lettre d’amour » ne nous laisse pas indifférent. Mélodie rentrant en tête et n’en sortant pas, instrumentation grandiose et attachante, le québécois s’y connait en tube et nous entraîne dans son univers dansant et pétillant.

Passés ces bons titres on retombe progressivement dans un style beaucoup plus stéréotypé et proche de la pop rock internationale dégoulinante. Au travers tout d’abord de « I love you » qui outre un titre sans grande inventivité ne brille pas par sa créativité. En effet au travers d’un son mêlant mélodies 8 bits et effets de voix à la Manu Chao, Caféïne nous sert un titre très entraînant, mélodique à souhait mais perclus de stéréotypes et lieux communs musicaux rendant le tout un poil mielleux et glucoseux.

C’est aussi le cas sur « Love Disease », où un peu pop internationale, lorgnant même sur des sons proches de U2 dans la démesure, le titre semble très froid et distant. Mais c’est clairement sur « Fucking Time » et son approche assez simpliste de l’instrumentation que l’on tombe dans ce qu’avait jusque là évité le québécois à savoir un titre envahis par un rythme sur vitaminé qui rend le tout très brouillon et desservit par une mélodie au rabais et une structure des plus facile.

Le reste de l’album est malheureusement à mettre en rapport avec ces titres tous plus glucoseux les uns que les autres. Dommage…

« New Love » est donc un album à la cohérence manifeste mais toujours sur une frontière qui s’amenuise de titres en titres. Tombant sur la fin dans une pop facile un peu dégoulinante, Xavier Caféïne réussit tout de même à insuffler dans ses premiers titres, une énergie débordante et actuelle qui fait un bien fou !

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com