Yves Jamait – « Je me souviens… »
Cuisinier, infographiste, jusqu’à ses 40 ans Yves Jamait a fait nombre de métiers avant d’arriver sur le tard dans le grand bain de la chanson française. Nourrissant son univers de ses expériences passées, il apparaît comme un des derniers chanteurs engagés à l’ancienne et signe un 7eme album au goût rock d’un Johnny. Diffusant ses textes bruts et poétique sur une musique étriquée dans un écrin très franchouillard, Yves Jamait fait du Yves Jamait.
Défendant une chanson française « à l’ancienne » regroupant cette approche canaille et titi parisien, le français met un point d’honneur à nous servir des titres où l’accordéon règne en maître. Réussissant avec justesse à capturer sur « Le temps emporte tout » ces petits riens qui fondent nos enfances, il dessine avec un véritable talent sa nouvelle scène à lui.
Dans un swing très « belle époque » sur « Toi » ou sur un « Je me souviens » en hommage à Jean-Louis Foulquier qui fut le premier à détecter le talent du dijonnais, Yves Jamait navigue avec beaucoup de finesse entre jazz New Orleans ou manouche et rock variété. Faisant voler en éclat de sa fougue les aprioris, il nous scotche de ses choix apparaissant actuellement comme des audaces.
Yves Jamait possède un style propre qu’il réussit à rendre atypique grâce à des compositions où les ambiances semblent se succéder et se mélanger à l’envie. Il y a dans la musique du français ce côté très Bernard Lavilliers. Le résultat est une musique entre deux dont on n’arrive pas à se lasser.
Chantant avec beaucoup de dignité une mélancolie qui parfois se transforme en tristesse insondable, le français dessine sur « J’en veux encore » ou « Les poings de mon frère » de véritables titres rappelant Johnny Hallyday. Il réussit ainsi à rendre mélodieuse une vision pleine de bons sentiments sans que cela soit larmoyant ou dégoulinant.
Seul ou en duo avec Sanseverino, Yves Jamait nous sert avec ferveur des titres écorchés où l’accordéon, roi, trace la ligne mélodique de presque chaque titre. Il dessine et conte le destin des petites gens avec une poésie rare. Puisant ses inspirations dans une vision réaliste de la pauvreté, il tient avec ardeur et talent son rôle de lanceur d’alerte. Loin d’une chanson française bobo, il dessine avec ses tripes une musique pénétrée d’une chaleur indescriptible entre fin de repas familial et bar musette.
Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com





































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