Le moins que l’on puisse dire, c’est que sur « Crimes of Passion », les californiens de Crocodiles ne s’embarrassent pas de superflu, et c’est tant mieux. Un quatrième album qui va droit à l’essentiel et duquel se dégage une efficacité instantanée et redoutable.

10 titres et aucun temps mort sur ce nouvel album. Le duo Brandon Sanchez/Charles Rowell a fait les choses biens. Un déluge sonore où se mêle guitares bordéliques à souhait, tambourins à 200 km/heure, orgues vintages et énormes reverbs de caverne pour un rock garage explosif et mélodique.

Chaque titre semble être un single potentiel tant les mélodies sont bien trouvées. Rien de très nouveau et une influence 70’s assez présente, mais des tubes en puissance comme « Heavy Metal Clouds » ou l’excellent single « Cockroach ». On ne s’ennuie pas une seconde et Crocodiles possède exactement tout ce qui manque à un groupe mastodonte comme Beady Eye : de bonnes idées et une spontanéité à rendre jaloux le plus jeune des Gallagher.

Rien ne sert de faire trop compliqué, Crocodiles l’a bien compris. « She splits me up » avec sa mélodie faussement naïve et son riff 3 notes suffit à notre bonheur. Mais les deux compères, épaulés par Sune Rose Wagner des Raveonnettes à la production, manient l’effet vintage avec succès et on frôle souvent le psychédélisme pop des années 70’s sur « Teardrop Guitar » ou « Me and my machine gun ». Les guitares pleines de fuzz s’emmêlent pour former une masse foutraque et addictive fort sympathique et la comparaison inévitable et habituelle avec Jesus and Mary Chain se fait une nouvelle fois sentir, bien que les influences pop du groupe soient plus que jamais présentes : quelques choeurs aériens ciselés sur « Marquis de Sade », le piano de « I like it in the dark », excellent titre d’ouverture déjanté avec encore une fois une mélodie imparable.

Ce « Crimes of Passion » des Crocodiles est une vraie bonne surprise bourrée d’énergie de de bonnes mélodies, et soutenu par un mur du son puissant et jouissif. Pas prise de tête et sympa, tout ce qu’il faut pour prolonger encore un peu l’été.

Marty Tobin
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