The Flaming Lips – « The Terror »

Ceux qui ne connaissent les Flaming Lips qu’au travers des concerts et festivals risquent de tomber de haut avec « The Terror », leur nouvel album. L’ambiance grand cirque de leurs prestations scéniques pleines de ballons géants et de déguisements en tout genre est bien loin. En revanche ceux qui ont écouté « Embryonic », le dernier « vrai » album du groupe, y verront sûrement le prolongement du périple musical entamé.
Car c’est bien un voyage musical que nous propose le groupe de l’Oklahoma, un voyage qui nous emporte dans des paysages beaucoup plus sombres et torturés qu’à l’accoutumé, aux frontières de l’expérimentation.
Sur « The Terror », beaucoup de sons électroniques, de bruitages étranges : « Look…the sun is rising » ouvre l’album avec ses effets bizarres sa grosse rythmique et ses choeurs mystiques pour enchaîner sans pause avec « Be free, a way » à la mélodie plus apaisée mais toujours aussi inquiétante. Un très beau morceau planant qui monte lentement en puissance et où s’entremêlent les sons distordus de toutes sortes. « Try to explain » suit le même chemin. Beaucoup d’ambiances de synthétiseurs étranges pour un titre superbe et mélancolique, sans rythmique marquée, et rempli de flangers et autres reverbs experimentales. Le refrain emporte le tout avec ses belles nappes et on reste scotché.
Arrive le tournant de l’album, « You Lust », morceau épique de 13 minutes toujours bourré d’effets, où un riff minimaliste de clavier alterne avec la voix inquiétante et chuchotée de Wayne Coyne. Un pont instrumental électronique ponctue le titre et on se rapproche des expérimentations studio de Pink Floyd. Le parallèle entre « The Terror » et « Dark Side of the Moon » est d’ailleurs évident et les Flaming Lips n’ont jamais caché leur admiration pour Waters et ses camarades, allant même jusqu’à reprendre l’intégral de l’album au triangle durant ses concerts.
« The Terror » est donc avant tout un concept, un tableau géant réalisé avec des pinceaux électroniques, et le titre « The Terror » continue de creuser ce sillon ultra-sombre et complexe. Des partis-pris de mixage osés, la voix de Coyne utilisée comme un instrument à part entière et trafiquée à outrance sur des mélodies torturées : de quoi déstabiliser les oreilles non-averties, mais des choix artistiques qui forment un tout cohérent et hypnotique. Un travail sur les textures et l’atmosphère qui ne laisse pas indifférent, comme sur « Butterfly, How long it takes to die » et sa boucle rythmique noyée entre une voix de tête dans sa reverb de cathédrale et des guitares et synthés à foison. Et bien sûr, toujours beaucoup de collages, effets étranges et autres bruitages inquiétants au programme…
A noter la présence en fin d’album du titre « Sun blows up today », premier morceau déjà sorti, mais qui n’est en rien représentatif des autres titres. De l’electro-pop au format single beaucoup plus classique, musique de la fameuse pub Hyundai diffusée lors du Super Bowl, mais qui semble avoir été posée en dernière position pour éviter toute confusion avec le reste de l’album…
Surprenant, déconcertant et d’un premier abord difficile, « The Terror » porte bien son nom et nous emmène dans des rêves peuplés de créatures étranges. Après plusieurs écoutes, il se dégage pourtant une ambiance particulièrement addictive et mélancolique. Un album expérimental et intriguant qui mérite qu’on s’attarde dessus pour découvrir « The Dark Side of the Flaming Lips ».
Marty Tobin
marty.tobin@quai-baco.com




































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