Originaire d’Angers, le poète, écrivain et chanteur, Jean-Louis Bergère nous revient avec un 3ème album « Demain de nuits de jours » posant ses mots sur une mixture musicale entre variété française et pop rock anglosaxonne.

Ce que l’on reconnait instantanément chez le chanteur c’est cette voix. Puissante, grave, ronde, à l’image d’un autre Jean-Louis (Murat), elle nous hypnotise et nous rassure. Dès le premier titre « Jour sans fin », mise en valeur par un arrangement sobre et nuancé, elle se pose en gardienne d’un texte ciselé et précis.

Un peu communes et sages en terme d’orchestration, les balades du poète n’admettent que peu de folie. Tout semble maîtrisé et ne laisse que peu d’espace à la spontanéité. Ainsi sur « Long Courrier » ou sur « Les Roches Brunes », tel un tribun Breton, Jean Louis se pose en homme d’expérience.

Très typique de la variété, l’univers musical de Jean-Louis Bergère, souffre de ces sonorités rondes et lisses. Véritable poète dans son approche des textes, il semble se noyer en terme musical sur des titres comme sur « Demain de nuits de jours » où l’Angevin se perd dans une mixture jazzouille ou sur « Dans mes bras » qui, bien que très ciselé et poignant en terme d’écriture, perd de sa crédibilité au contact de l’orchestration. Il y a un réel paradoxe entre les textes clairement recherchés, travaillés et pudiques (il suffit d’écouter « Dans mes bras » sur la mort de son père pour s’en rendre compte) et un univers musical assez pauvre voire certaines fois simpliste.

Heureusement, Jean-Louis réussit en quelques titres à inverser la tendance. Ainsi sur « Atlantic Drive », c’est Dominique A voire Miossec qui transparait. La voix de Bergère se marie parfaitement à ce rock mainstream. Il y a une véritable force aussi bien dans la voix que dans l’arrangement qui, bien que très standard, réussit à nous embarquer. Très mélodique dans son apoproche des titres, il réussit un morceaux de variété rock de très bonne qualité sans être mievre ou gluant.L’Angevin prouve qu’avec un peu d’effort en terme musical, ces titres peuvent valoir de l’or.

De la même façon on est éblouit à l’écoute de « Tout ce qui nous protège » sorte de rock lumineux, lourd, lent et sombre, rappelant les fulgurances d’un Bertrand Cantat au faîte de son succès. Jean-Louis Bergère égrène un rock classieux, impactant avec cette voix percutante et grave. Tube de cet album, le final énervé et jouissif est une pure merveille de rock sans être usant. Si seulement tout l’album pouvait être de cette trempe !

Capable du meilleur sur « Tout ce qui nous protège » ou « Rien ne nous sera épargné » comme du pire sur le titre éponyme, Jean-Louis Bergère nous ouvre sur « Demain De Nuits De Jours » son univers poétique à son image tantôt très dure d’autre fois plus mièvre mais à chaque fois humain, sincère et juste.

Arnaud Le Tillau
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