Low – « The Invisible Way »

Groupe aux sorties pléthoriques, « The Invisible Way » est le 10ème opus des américains Low. Fidèles à leur ligne directrice, Mimi Parker et Alan Sparhawk nous gratifient de leur folk sobre et lumineuse.
A l’écoute de « Plastic Cup », premier titre de l’album, on pense de suite aux balades des années 90 que pouvaient nous proposer des groupes comme REM ou Radiohead. Sur un accompagnement sobre, les voix se marient parfaitement laissant la part belle à la mélodie. Pourtant « Plastic Cup » est assez peu représentatif de cet album qui commence clairement avec « Amethyst ».
En effet, sur ce deuxième titre on retrouve la patte de Low. L’arrivée du piano qui ne nous quittera pas de tout l’album, amène cette forme de solennité et d’air grave très plaisant. Low prend son temps et n’hésite pas à faire durer le plaisir quand le peu d’instrument suffit à remplir l’espace.
Connus pour leurs arrangements minimalistes, les américains ne dérogent pas à la règle sur cet album. Certaines fois en soutient comme sur « Waiting » ou plus présent comme sur « So Blue« , l’accompagnement bien que très discret, réussit à faire passer beaucoup d’émotion grâce à ces voix plaintives mais touchantes.
Car ce sont bien les harmonies et la voix de Mimi Parker qui nous éblouissent. Très mature dans sa façon d’aborder chaque chanson, elle se pose en femme d’expérience n’hésitant pas à jouer de sa taciture pour nous offrir des titres très soul tel « Holy Ghost » où la puissance de la voix se suffit à elle même. Mais c’est surtout lorsque les deux leader chantent de concert que le groupe réussit ses plus beaux morceaux. Sur « Waiting », ces voix profondes et captivantes, ni mélos ni pathos, réussissent à nous tenir le long de la chanson par leurs harmonies classiques mais éclatantes.
De confession mormone, chaque titre semble travaillé telle une prière folk. Intégrant une grande pureté et sobriété propre aux chants de messe, les américains ne délaissent pas pour autant la mélodie se permettant, au travers de structures très classiques, de véritables bijoux mélodiques comme sur « Clarence White » dont le refrain est à tomber.
A la fois lumineuses et grave , les compostions des américains évitent les mélodies dégoulinantes. Très rock dans l’impression laissée, on ne voudrait que jamais ne s’arrête ces titres calmes qui nous font voyager dans une sorte de sérénité mystique autant blues et triste que rock et lumineuse.
Proche d’Angus et Julia Stone dans la structure et le sentiment de maturité degagé, on pense plus à Dark Dark Dark dans le coté rock et tout en retenu.
Album d’une maturité exceptionnelle, Low nous offre 11 titres lumineux débordants de vitalité. Très sobre en terme d’accompagnement, les américains transmettent une multitude de sentiments dans une foule de nuances plus discrètes les unes que les autres mais toujours très touchantes. Ce retour aux fondamentaux du folk (une voix, une mélodie) nous touche au cœur dès la première écoute. Véritable pause dans un marché musical jouant la surenchère, les mormons de Low nous prouvent que la musique est essentiellement une vibration accessible par tous.
Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com




































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