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Date d'ajout : 21-03-13

Youth Lagoon – « Wondrous Bughouse »

Chronique Youth Lagoon - Quai Baco
Découvert fin 2011 à travers un premier album encensé par la critique, Youth Lagoon aka Trevor Powers nous revient en ce début d’année 2013 avec son nouvel opus « Wondrous Bughouse ». Véritable expérience psychotique, l’opus à l’image de sa pochette déborde d’effets et de couleurs.

Dès le premier titre, « Through mind and Black », on comprend rapidement que le reste de l’album risque fort d’être complètement perché. En effet, c’est une superposition de sons metalliques et instrumentaux sans réel lien qui ouvre ce nouvel opus. Heureusement pour nous, le deuxième titre nous rassure (pas complètement toutefois) sur les capacités du groupe. Au travers d’une voix éthérrée et vaporeuse, Trevor Powers nous gratifie d’une musique sous psychotrope. Pop psychédélique voire expérimentale, « Mute » fait s’entrechoquer sons du précédent titre et pop foutraque. Dans un feu d’artifice musical sans grand controle, Youth Lagoon se dévoile plus bordélique que jamais.

Il y a pourtant une vraie technique derrière ces sons très 70’s comme on peut s’en apercevoir sur « Attic Doctor » et « The Bath » où l’ambiance rappelle beaucoup le premier album de MGMT. Pourtant, le trop plein de son sature assez rapidement l’oreille et l’on se prend à zapper au fur et à mesure de l’écoute pour enfin trouver une piste calme qui n’arrivera pas.

Youth Lagoon - Quai BacoPop tellement acidulée et sucrée qu’elle en devient ecoeurante, Youth Lagoon nous asphyxie de ce son noyé de reverb et dégoulinant de mélodies ultra riches. Les titres plus colorés les uns que les autres nous font sombrer à chaque fois un peu plus dans ce gloubi-boulga saturant l’oreille. A l’écoute de « Pelican Man », on en vient même à douter de son équilibre tellement les sons, phasages et autres effets nous broient l’oreille interne.

Ce n’est qu’à partir de « Third Dystopia » que l’album devient nettement plus audible. Trevor Powers nous gratifie d’un titre très pop sans être noyé dans les effets. La mélodie accroche, il y a de l’espace pour l’écoute. On sent à cet instant que Youth Lagoon est clairement capable du meilleur.

Mais c’est indéniablement sur « Rasperry Cane » que Youth Lagoon nous scotche. Pop déleterre, très 70’s psychédélique sans n’être qu’une superposition de sons plus dégoulinants les uns que les autres ce titre tape dans le mille. Au travers d’une mélodie restant en tête et un arrangement tout en nuance que l’on prend plaisir à écouter, l’américain nous prouve (enfin) qu’il peut aussi réaliser de grands titres et nous tenir près de 7 minutes en haleine.

Album naviguant entre experimentations non assumées et pop ultra psychédélique, Youth Lagoon nous déçoit quelque peu malgré une fin digne des grands albums pop. Sous acide et excessivement sucré, « Wondrous Bughouse » nous ecoeure au travers d’un tourbillon de reverb et d’effets de stéréo. Alors oui, certains diront que l’on est en face d’un génie de la composition mais cette superposition de sons a beau être technique elle reste assourdissante et usante. Dommage…

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com


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