Le rock français se porte bien merci pour lui! Pour preuve cette nouvelle sortie sur le label Drop In. Nous vous parlions il y a maintenant quelques temps d’un tout jeune groupe originaire de Biarritz, fort d’un EP très bien réalisé. Les voilà de retour avec un album complet intitulé « Dawn to Dusk ». The Dedicated Nothing, dont le nom est un hommage au surfeur Miki Dora, nous proposent une rentrée sur les chapeaux de roue au travers d’une musique au rock énergique et brutal.

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Guitares acérées mais sonorités classiques, les Français nous impressionnent dès leur premier titre « When We were Kings » au travers d’une musique qui, d’apparence rude, apparaît en filigrane, mélodique. Sortant des sentiers battus tout en adoptant des sonorités au rock énergique, The Dedicated Nothing évitent de tomber dans le piège du mur du son. Aéré et créatif, ce premier titre ouvre la voie à un album dense et dynamique.

Proche parfois de Franz Ferdinand sur « You Want To Know », usant à bon escient d’une rythmique disco, la musique de Greg et ses camarades apparaît vive et tranchante. Montage instrumental syncopé, voix à l’énergie contenue, les Biarrots prouvent qu’il est encore grandement possible de se faire plaisir au travers d’un rock mélodique sans tomber dans un semblant de pop électro mièvre. Car plus que de l’énergie, on trouve dans cette musique une véritable envie.

Faisant sur « Love Me Girls » une excursion réussie dans une pop ensoleillée, ils prouvent leur capacité d’adaptation et la diversité de leurs influences. Superbement mis en musique, la mélodie nous emporte dans l’univers apaisant d’un groupe à la créativité très prolixe. Le titre à beau ne pas être des plus original, on se plait à l’écouter, à reprendre en chœur le refrain, à se délecter de ces doubles voix.

Dérivant vers une pop plus grand public « Dawn To Dusk », « Hopes », les 4 garçons réussissent la gageure de lier rock brut et pop ensoleillée dans un même album sans jamais trahir leur univers ni leur sonorité. On pense ici à Girls in Hawaï au travers de ces arpèges aux sonorités mêlées et à ce sentiment de mélancolie qui progressivement envahit le morceau. Travaillant beaucoup sur de discrets effets sonores, ils embellissent une musique au demeurant rock en y ajoutant une vision pop. Alors que le risque d’un tel travail est de voir sa musique devenir plus lisse, les Français réussissent à garder cette once d’énergie qui rend le tout addictif

De retour dans un son très rock pour cette fin d’album, le groupe mixe avec intelligence sonorités country et un punk qui ne dit pas son nom sur « Leaving You ». Tour à tour brut puis plus fin, The Dedicated Nothing multiplient les ambiances, nous emportant grâce à une musique à la spontanéité travaillée.

« Dawn To Dusk » s’avère être une réelle bonne surprise. Véritablement matures dans leur approche d’un rock pourtant sur-représenté, The Dedicated Nothing tirent grandement leur épingle du jeu au travers de structures toujours inventives et d’une énergie débordante qu’ils canalisent dans un rock sans faute. Brutale et concise, travaillée sans être aseptisée, la musique du groupe tape dans le mille nous plongeant dans un grand bain rock dont il est difficile de s’extirper. Bref, une vraie réussite!

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com