/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 12-09-16

Souf – « Alchimie »

Originaire de Nancy, Souf est à l’heure actuelle un des artistes français cumulant le plus de vues sur YouTube pour l’ensemble de ses (j’allais dire œuvres) clips. Passé sous la bannière de Monstre Marin (propriété de Maitre Gims), il nous sert un premier album dans la droite lignée de ses « tubes » internet : lisses, conventionnels et sans relief.

Souf – « Alchimie » : La chroniqueDifficile de trouver plus universelle que la musique de Souf. Cumulant les stéréotypes et les grosses ficelles, il nous délivre sur un premier morceau au titre puissant (« Adieu Mon Ami »), une musique fade et sans intérêt cumulant les stéréotypes. Musique vaguement dansante, voix doublée et vocodée, refrain répétitif et insistant, bref que du bonheur.

La fameuse « Alchimie » que revendique Souf se base surtout sur une rythmique digne de Magic System faussement joyeuse, presque lyophilisée et une suite de refrains répétés et sans intérêt notoire. Véritable musique au mètre sans fond qui s’écoute bien dans les transports en commun, Souf produit des compositions au mètre se ressemblant toutes un peu et aux trouvailles musicales grossières, tels ces changements de ton sur « Mi Amor » (véritable carton sur YouTube, 22 millions de vues, si si) et ces cuivres numérisés sur un « Mea Culpa » aux relents de Ace Of Base.

N’est pas Stromae qui veut. En effet reprenant à son compte voire copiant purement le principe du Belge au travers d’une instrumentation relevant du boum-boum camping sur « Assez », Souf se perd dans une pale copie apparaissant plus comme du plagiat que de la véritable composition. « Désolé » : qui ne le serait pas à l’écoute de cette composition sorte de puit sans fond de musique stéréotypée sans intérêt. Jouant avec une électro gamine multipliant les effets inutiles et surchargeant sa voix d’un doublage à mourir de rire, le français apparaît ici au fond du trou.

Pourtant Souf semble sincère sur une musique qu’il souhaite la plus en phase avec sa génération. Construisant une variété d’aujourd’hui, il s’intègre parfaitement à la bande son des vacances. Malheureusement ces tubes de l’été ne durent pas et cette musique adulée par certains à l’heure actuelle sera bien vite oubliée pour un autre artiste de la même veine.

C’est à partir de « Copacabana » que cela n’est vraiment plus possible. Alors que l’on pouvait détecter au démarrage de l’album un côté festif, l’opus devient de plus en plus ennuyant au fur et à mesure de son écoute et l’on est comme terrassé par ce vide musical.

Utilisant à peu de frais une instrumentation simpliste, Souf nous balance des textes surjoués sur des musique vides et à la grandiloquence de pacotille. Dans une approche quelque peu naïve et lisse, il produit un album consensuel et sans relief preuve de l’influence constante des comédies musicales. Bref, Souf nous saoule un peu – et c’est peu dire – en réalisant une mauvaise variété sincère et sans finesse qui plaira à une jeunesse en quête d’identité. A éviter.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com


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