On a beau vivre sur une île, on en demeure pas moins influencé par cette musique standardisée qui au nom du marketing envahit nos oreilles et nos écrans. C’est précisément à cette musique que l’on pense en écoutant ce nouvel opus de Sin Fang alias Sindri Már Sigfússon membre notoire du groupe seabear.

Dès « Young Boys », on est dans le bain. L’electro pop de l’islandais ne semble souffrir d’aucune aspérité qui pourrait laisser présager d’un album en marge de ce qui se fait actuellement. C’est ce que confirme « What’s Wrong With Your Eyes » entre gros sons électro bien bassus et grosse machinerie, on retrouve cette école américaine dans le fonctionnement du morceau. Les voix sont très enlevées dans la reverb, les synthès tapissent le fondement et le rythme très électro trash n’a de trash que le nom tellement il est usé et usité.

Les morceaux semblent se suivre et se ressembler à l’instar de « Look at the light » purement pop , un peu trop teenager, ça brille, c’est beau, mais ça manque cruellement d’âme et d’inspiration. On sent que le groupe fait son job mais rien de plus. Typique de ces albums entre deux eaux, on a du mal à les détester tellement ils semblent communs et lisses mais on est vite agacé à leur écoute.

Et pourtant, il y a du bon voire du très bon chez Sin Fang. C’est à l’écoute de « Feel See » que l’on découvre une autre facette du bonhomme. Sindri Már Sigfússon a beau se conformer à la pop américaine on ressent certaines fois comme une envie de creuser plus loin à l’image de ces effets soudains et assez intéressant sur le titre « Feel See » (aussi?). Véritable fouilli musical au bon sens du terme, l’islandais nous délivre le premier titre plus recherché de l’album.

C’est aussi le cas de « See Ribs » titre rock beaucoup plus accrocheur et un peu moins sage que le reste de l’album.

Ce 2ème album de Sin Fang ne brille pas par son originalité, mais plutôt un peu mainstream, gluante et glucoseuse, l’islandais se perd dans une pop américaine vue et revue sans véritable âme. On regrettera le peu de titre du même acabit que « See Ribs » qui auraient pu relever le goût de cet opus qui définitivement reste bien fade.

Arnaud Le Tillau
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