Après 2 albums, dont un dernier en 2011 passé un peu inaperçu, Saule nous revient cette année avec son nouvel opus sous le signe du renouveau. « Géant », qui voit à la production Charlie Winston, nous dévoile le belge sous un nouveau jour plus péchu et pétillant.

C’est suite aux premières parties de Charlie Winston que s’est nouée cette complicité qui se transformera en collaboration sur ce nouvel opus. Dès « Home Sweet Home », on sent de suite l’influence de l’anglais. Très dynamique et joyeux ce titre propage une pop acidulée, douce et pétillante. Sans grande nouveauté ni partie expérimentale ou décalée, le Belge réussit une entrée en matière très réussie dans un style frais proche d’une variété hype.

De la même façon, « Chanteur Bio » reprend clairement les codes de l’univers du britannique. Au travers d’un groove solidement encré et efficace, le titre impose une vision très anglo saxonne. Et bien que sur le tubuesque « Dusty Men » Saule en duo avec Charlie nous assène qu’il existe un autre style a la croisée des chemins de chacune des expériences, on en doute un peu.

Pourtant , plus l’album se fait jour et plus on découvre en filigrane l’univers originel de Saule tout en nuance et plus proche de la chanson française nouvelle scène. Bien que certaines références paraissent évidentes (« Type Normal  » semble sortir tout droit du garage de Matthieu Boogaerts) ,le belge réussit a trouver au fur et à mesure un compromis très agréable combinant la qualité des texte et un arrangement beaucoup moins transparent que ce qu’il avait l’habitude de faire.

Puis on ressent une véritable libération, comme si l’arrivée du britannique avait généré chez Baptiste Lalieu une prise de conscience et un repositionnement sans prise de tête. Passant d’une chanson enfantine « Le bon gros géant » rappelant dans les grandes lignes Renan Luce ou Alexis HK, à des titres plus complexes comme « Inventaire de notre amour » où sur un thème très super héros, Saule réussit un rockabily revisité et jubilatoire, le belge semble ne plus se prendre la tête et faire ce qu’il aime sans arrière pensée, sans honte.

Saule réussit sur cet album une musique très divertissante au bon sens du terme. Dans un style proche d’une variété entertainment en devenir, Baptiste Lalieu réussit à allier une production très anglo saxonne, carrée et complète avec une chanson française très latine et alambiquée.

Album du renouveau, voire d’une sorte de renaissance, Saule se remet en cause pour le plus grand bien de nos oreilles. Se repositionnant sur un style beaucoup plus pétillant et péchu que ce qu’il avait l’habitude de faire, il réussit à transposer son univers sans complètement le dénaturer. Pour tout cela merci Saule et merci Charlie!

Arnaud Le Tillau
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