/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 31-10-20

Romain Humeau – « Echos »

En véritable stakhanoviste du rock, Romain Humeau nous revient au travers d’un nouvel album solo, 1 an après « Stupor Machine » réalisé avec Eiffel. Naviguant de sa voix unique et de sa vision toujours aussi pertinente d’un rock 90’s, le français continue son bonhomme de chemin au travers de ce « Echos » aux instrumentations propres et entrainantes. Artiste passionné et passionnant, Romain Humeau dessine une nouvelle fois un album stable et solide. 

Romain Humeau – « Echos » : La chronique

Dès ce premier titre éponyme « Echos » c’est la voix inimitable de Romain Humeau qui nous percute de plein fouet. Avec sa capacité à retourner ses mélodies dans tous les sens, il nous transporte dès les premiers accords dans un rock mélodique qui ne perd en rien de sa capacité d’écorcheurs. Dans un rock très 2000’s, un des derniers représentant de la génération Noir Désir nous propose sur ce premier titre une musique dont il a le secret. Plein de guitares claires aux réverbérations légères et d’une basse très présente mais toujours très propre, le rock du français continue de nous animer grâce à cette approche très soignée loin des canons du genre actuel.

Le français n’est clairement pas là pour innover mais a trouvé sa voie et continue de proposer sa vision du monde dans un style qui lui colle à la peau « P’tite faille dans l’espace continuum du temps ». Capable de multiplier les mélodies qui à chaque titre nous entêtent il passe ici sur une approche plus sombre rappelant les guitares des nantais de Dolly (Pas étonnant quand on sait que Nikko est l’ancien guitariste des ligériens). Grésillant autour d’un son très typé fin 90’s et début 2000, il continue avec une régularité qui force le respect à pointer du doigt une société toujours plus inégalitaire, toujours plus violente. Travaillant son statut de revendicateur, il multiplie les titres granuleux.

Abordant en anglais dans le texte sur « Tri’yin to be a girl »  la transsexualité, Romain Humeau apparait comme un songwriter plutôt très doué. L’anglais vient donner à ce français une puissance rock différente qui fonctionne à merveille. On est de suite entrainé par cette musique puissante et entrainante aux harmonies planantes. Romain Humeau dessine un titre une fois de plus superbement produit multipliant les couches instrumentales pour mieux construire son cocon rock. Tout chez le français transpire un amour immodéré de son public, un respect impressionnant de son art. On ne peut que s’incliner devant cette capacité à avancer dans une musique au style reconnaissable entre tous tout en gardant le feu sacré. Car il possède en lui cette immense envie qui n’en finit pas de nous entrainer dans une sorte de puissance rock riche et entêtante. 

Assumant pleinement sa longévité sur une scène rock se renouvelant sans cesse, Romain Humeau continue son bonhomme de chemin dans un rock ciselé proche d’une variété française mais gardant toujours cette capacité de réaction et de révolte intacte. Sans surprendre, sans folie, sans fioriture, Romain Humeau multiplie les bonnes idées pour mieux nous entrainer dans son univers. Il esquisse une fois de plus sur ce nouvel album, un rock fin et abordable qui pour certain paraitra certainement trop mièvre mais qui assurément ne ment jamais. Capable d’une franchise imparable et de se donner sans compter, le français parait bien loin des écrans de fumée de certaines productions actuelle. Romain Humain dessine un rock à l’humanité folle possédant ses défauts et ses qualités sans n’en cacher aucune. 

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com


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