Découverte en France au travers de son premier album, Pascale Picard, libérée de son ancien label, nous revient sous l’étiquette Simone Records pour un 3ème opus (2ème à sortir en France) dans lequel elle trace sa route sans contrainte. Intitulé « All Things Pass » ce nouvel album consacre la canadienne comme une des meilleures songwriter folk du moment.

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C’est par un « Tomorrow’s Another Day » que s’ouvre ce nouvel opus. On est frappé de suite par ce folk limpide et cristallin qu’elle se plait à nous proposer. À première vue dénudée, sa musique nous inonde de sa voix douce et de ces volutes mélodiques. Sans en faire des tonnes, elle se pose en chantre de la simplicité folk au travers d’une première composition sans accoûts mais possédant un véritable relief.

Matière sonore dépouillée et travail appuyé sur des arrangements nuancés, la jeune québécoise déroule sa musique douce et caressante dans un écrin à la pop folk polissée. Mais qu’on ne s’y trompe pas derrière cette façade douce se cache une artiste ne lâchant pas un centimètre de création pour plaire au public. Pascale Picard avance sans se soucier du qu’en dira-t-on.

Que cela soit sur le très bon « Runaway » ou « Sleepwalker », elle nous déroule de fastueux arrangements discrets et efficaces rendant le tout très digeste. Car cette folk un brin timide pourrait paraître lassante à force, que nenni! Pascale Picard se plait à y ajouter son grain de sel, sa personnalité influencée par sa passion pour les musiques punk et rock. On se perd ainsi avec beaucoup de plaisir dans ces déliés musicaux aux guitares riches et aux claviers enveloppants.

Non contente de se contenter de suivre une folk stylisée, elle enrichie son approche musicale d’expérimentations toujours fines et discrètes. Ainsi sur « Paper Planes » et « Haunted States », utilisant avec beaucoup d’audace les sonorités rugueuses d’une guitare saturée aux rythmiques travaillées, elle apporte un souffle de nouveauté dans une folk souvent caractérisé par un immobilisme créatif. On tombe vite sous le charme de ces bonnes idées qu’elle impose avec douceur dans un tout addictif. Cela ne l’empêche pas non plus nous servir des joyaux folk à l’image de ce « Hey Tim » impressionnant de justesse.

Généreuse dans son approche musicale, Pascale Picard plaque sur des arrangements cristallins des lignes mélodiques saines et vite addictives qui puisent leurs sources dans un mélange nuancé de folk américain et de pop intimiste. Parsemant ses compositions de sonorités travaillées elle nous envoûte d’une musique que l’on se plait à fredonner.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com