O Safari est le groupe pop qu’il est de bon ton d’encenser en ce moment, et à l’écoute de cet EP on comprends pourquoi. Mélodies eighties et synthés vintage au menu, le duo rennais insuffle légèreté et désinvolture dans des titres efficaces.

Avec « St Vincent », on est tout de suite dans le bain. Une ouverture façon générique de « Tonnerre mécanique » (composé par Tangerine Dream), avec des synthétiseurs à la pelle et des nappes énormes. C’est grandiloquent, kitsch à souhait, et ultra mélodique. On est sous le charme et le générique du « Grand journal » de Canal + est envisageable.

Le tubesque « Taxi » débarque. Grosse rythmique pour dancefloor. Justice n’est pas si loin, mais la mélodie pop et les paroles en français apportent une naïveté qui rappelle le Etienne Daho des débuts. Les voix pourront paraître agaçantes pour certains, avec une désinvolture de jeunesse à la BB Brunes, mais qui plaira très certainement aux accros des Inrocks, toujours à la recherche du nouveau fait avec du vieux. On hésite entre de la pop-électro bobo branchouille mais sympa (« La fille et le garçon »), ou de la bonne variété sauce Sébastien Tellier quand il est en forme.

Musicalement, on croise pèle-mêle Kraftwerk, les « premiers symptômes » de Air, voire Daft Punk. Qui se plaindrait de telles comparaisons? Tout ça est arrangé de belle manière, les mélodies sont bonnes, que demander de plus? Certes O Safari a parfaitement digéré l’héritage de leurs illustres aînés, mais il leur reste à affirmer leurs personnalités propres, prendre des risques pour se libérer des références.

Il manque encore la folie d’un « Late of the Pier » pour emporter le morceau, mais on en est pas loin.

Une chose est sûre, il faudra compter sur eux dans les années à venir. On n’a pas entendu si prometteur dans l’électro-pop française depuis bien longtemps. A suivre.

Marty Tobin
marty.tobin@quai-baco.com