/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 04-02-21

Luca Wilding – « To »

Venu à la musique sur le tard, c’est gonflé de ses expériences personnelles que Luca Wilding fait une entrée remarquée dans le monde de pop folk. Au travers d’un premier EP intitulé « To », le londonien nous abreuve de 4 titres excessivement addictifs aux mélodies gracieuses. Travaillant une pop et une folk à l’écrin doux et précis, le britannique nous enthousiasme de sa simplicité et de son talent hors norme.

Il y a dès le premier titre « Johanna » une mélancolie folle. Dans un folk superbement produit aux sonorités rondes, il nous entraine avec force dans les déliés d’une sobriété aux nuances profondes et diablement touchantes. Clavier électrique, guitares aux sonorités enveloppantes, voix haut perchée, tout chez Luca Wilding vient nous caresser les oreilles avec cet once d’imperfection sonore qui fait tout le sel du bon folk. On se laisse prendre au jeu de cette musique qui n’en finit pas de nous faire trembler par sa pureté et son humanité. Sans tomber dans le stéréotype classique, il nous impressionne de ses bonnes idées dans une composition fendant l’air avec ce qu’il faut de bienveillance et de tact.

Dans une pop à la rondeur exaltante, Luca Wilding nous offre sur « Ruby, don’t cry » une composition extrêmement soignée qui vite nous met les poils. Dans un mélange à la pop légère, il réussit à transformer le tout en une ode harmonique et animée rappelant beaucoup le talent de LP. On se laisse étourdir par cette houle douce et chaleureuse qui nous rappelle la finesse d’un Sean Lennon dans cette façon de faire virevolter une composition extrêmement attachante. Avec tact et intelligence, l’anglais construit un titre complètement hors du temps qui n’en fini pas de nous hanter. 

Touchante par sa nostalgie, « Master » nous permet de voir une autre facette du londonien. Voix plus grave, folk élaborée, Luca Wilding nous transperce le corps de sa capacité à jouer sur la corde sensible sans jamais tomber dans la facilité. Terminant sur un « To » éponyme à la guitare étincelante, le britannique s’amuse en sourdine à transformer les sonorités pour ajouter ce piment qui nous suit durant tout cet EP exquis et doux. De sa voix haut perchée, Luca Wilding dessine une musique qui n’en finit pas de nous impressionner par sa couleur pastel et sa personnalité folle. On est comme transporté dans l’univers unique de l’anglais qui joue avec les nuances d’un style surreprésenté pour mieux nous cueillir dans un 4 titres étincelant et captivant qui voit la folk et la pop se marier dans un concert de bonnes ondes. 

On se laisse entrainer par cette mer d’huile que le londonien construit autour de nous et qui nous enveloppe de sa brise légère. Avec un sens aiguë de la mélodie il ne cesse de nous entrainer dans une musique entre folk et pop qui cultive une douceur exquise tout en gardant une personnalité forte au travers de mille et une touches instrumentales. On se laisse dériver dans cette beauté qui ne dit pas son nom. Jouant sur les silences et sur une sobriété toujours très précise, Luca Wilding dessine ce qui s’apparente à un EP folk qui fera date. 

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com


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