/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 25-11-14

Johnny Hallyday – « Rester Vivant »

Entouré de Miossec, Yodelice, Yarol Poupaud ou Jeanne Cherhal, Johnny Hallyday nous revient pour un 49ème album en forme de bilan. « Rester Vivant » aborde des thèmes lourds de sens et impose un Johnny Hallyday mélancolique et grandiose comme on avait perdu l’habitude de le voir.

Dès « J’ai ce que j’ai donné », le Français affiche de suite la couleur. A la limite de l’acapella, il emplit de sa voix rauque et lissée par le temps, une composition nue. S’enrichissant progressivement, la ligne mélodique tient la route et nous emporte dans une composition loin d’une énième bouillie varièt’.

C’est d’ailleurs un des attraits de ce nouvel album. Il existe sur « Rester Vivant » une véritable envie de faire du très bon rock. Multipliant les titres atypiques, Johnny construit au fur et à mesure un opus impactant. On est de suite emballé par « Seul » où il aborde la mort des proches dans une sobriété émouvante, ou « Te Manquer » construit sur une base electro grand public qu’il rend lumineuse.

De la même façon, sur « Une lettre à l’enfant que j’étais », l’on mesure le talent d’interprète de l’animal. Au travers d’un titre qui pourrait passer pour une énième rengaine, on découvre un tout excessivement bien construit, bien que parfois un peu sirupeux. La voix de Johnny Hallyday  colle parfaitement à un arrangement des plus standards enveloppant une mélodie à tomber.

Présence impressionnante, la voix de Johnny est toujours au rendez-vous et ne flanche à aucun moment. Réussissant à nous donner des frissons, il nous livre avec une grande sincérité, un album aux thématiques tournées vers le bilan et la remise en question.

Bien sûr , un album de Johnny n’en serait pas un sans des titres comme « J’t’ai même pas dit merci ». Dans une approche pur rockeur un peu kitsch, Johnny fait du Johnny et comble ainsi la plupart de ses fans. Dans un standard très américains où les guitares fusent et les voix des choristes soulignent les parties importantes, il nous livre un pur produit variété rock. Pourtant, on ressent sur « Si j’avais su la vie » ou « On s’habitue à tout » un véritable gisement mélodique superbement exploité nous rappelant les grandes heures du Johnny-Goldman ou Johnny-Berger.

C’est peut-être le fait que Johnny Hallyday fasse de moins en moins dans le stéréotype qui apporte une véritable fraîcheur dans un album au rock variété de qualité. Toujours est-il que « Rester Vivant » apparaît comme un très bon cru. Excessivement mélodique, Johnny y glisse une pointe de mélancolie et de tristesse pour un rendu des plus impactants. Celui qu’on étiquetait volontiers comme chanteur has-been se refait une énième jeunesse à 71 printemps. Surprenant!

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com


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