Longtemps espéré, le nouvel album de Girls In Hawaii sort en ce tout début de septembre. Après 3 ans d’absence marquées par la disparition du batteur, les belges nous reviennent combatifs au travers d’un album profond et plein d’espoir.

Démarrant sur un premier titre intimiste, folk, dépouillé et bancal, hésitant et extrêmement touchant, les belges semblent se confier et nous résumer leurs dernières années. Ce titre hors du temps, travaillant sur un ressenti plutôt que sur une mélodie, nous emporte rapidement dans sa construction lente et atypique.

Passé ce titre, on découvre un album solaire et lumineux teinté de tristesse. Tout d’abord « Misses » premier single de l’opus, claire référence au disparu, d’une beauté sobre et sans fioriture mélangeant à la perfection électro et acoustique dans un tout doux et terriblement attachant. On retrouve avec plaisir les mélodies et la mélancolie en filigrane des précédents albums.Puis c’est au tour de « Not Dead » et « Head on » de nous mettre à genou au travers de compositions fines, nuancées, travaillée et excessivement addictives.

Beaucoup plus noir, « Everest » semble mettre l’accent sur la profondeur de chaque composition. Lourd et brut sur « We are the living » au faux airs de Travis ou Coldplay, les belges saupoudrent la plupart de leurs compositions d’une ambiance noire et digne. On ressent clairement le bouleversement de ces dernière année et la force qu’a dû déployer les membres pour continuer sans plier. « Switzerland » en est la preuve la plus flagrante, démarrant sur une pop électro sans grande envergure, le titre prend au fur et à mesure une profondeur impressionnante et lourde.

À l’inverse « Here I belong », intimiste, sobre, feutré à la mélancolie en filigrane prouve que les belges se sont décidément énormément enrichis de cette expérience, la transformant en une force imperceptible et puissante.

« Everest » sonne le retour en fanfare d’un groupe aux qualités indéniables et à l’approche musicale touchante et véritablement humaine. Girls in Hawaii nous gâte en ce mois de septembre avec cet album changeant sans être fouillis, mélodique sans être écœurant, au souffle fragile mais constant et à la noirceur ensoleillé des lendemain difficiles. Le groupe  grandi et sa musique s’est étoffée. Chapeau messieurs!

Arnaud Le Tillau
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