/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 26-08-13

Génération Goldman – « Volume 2 »

Compte-tenu du succès du premier volume, on se doutait que la fine équipe de « Génération Goldman » remettrait le couvert. C’est chose faite avec  «Génération Goldman Volume 2 », et on peut sans difficulté prédire un nouveau jackpot pour My Major Company qui continue d’exploiter le filon Goldman en réitérant sans risque la recette du premier opus.

Lors de sa tournée « En passant », Jean-Jacques Goldman imaginait les pires versions de « Pas toi ». Il anticipait déjà l’arrivée de cette « Génération Goldman » qui surfe sur les chansons intemporelles et consensuelles de la personnalité préférée des français.

Côté casting, pas de surprise : on retrouve une grande partie des participants du premier volume (Amel Bent, Tal, Emmanuel Moire…), plus quelques nouveaux issus du même moule (Mickaël Miro, Sofia Essaïdi…). Mais finalement qu’importe. D’un point de vue vocal, tout s’entremêle dans un bric-à-brac où qui-chante-quoi importe peu, c’est l’avantage de ces artistes interchangeables. Un constat étonnant quand on repense à Goldman dont la voix est reconnaissable dès les trois premières notes. Bien sûr quelques signatures vocales sortent du lot. Amaury Vassili sur « Né en 17 à Leidenstadt » ou Zaho sur « Encore un matin » sont facilement identifiables, mais pour le reste, c’est une sympathique loterie où ce sont glissés quelques pièges comme Mani Hoffman, totalement inconnu du grand public, et mieux encore sur « C’est ta chance » : 4 jeunes chanteuses amateurs gagnantes d’un concours sur internet…

Mais les interprètes ne sont pas les seuls responsables de cette tambouille sans saveur. Pas de prise de risque au niveau réalisation : on a l’impression d’entendre les versions originales de Goldman, mais réinterprétés par Tonton Henri et son « Yamaha qui fait aussi batterie » à la fin du déjeuner dominical. Une petite rythmique pop dance, et hop, on obtient « Quand la musique est bonne » et surtout l’insupportable « La vie par procuration » par Leslie et Pauline. Du ringard qui nous renvoie aux années 90 avec le meilleur d’Ophélie Winter ou Larusso.

Un peu de douceur dans ce monde de brut, c’est « Elle a fait un bébé toute seule » qui débarque. Comme a son habitude, le petit Mickaël (Miro) joue au grand Jean-Jacques et le banjo et remplacé par un bip bip de Nintendo DS. Une version Playskool qui enchantera sûrement les plus petits d’entre nous, ainsi que les fans de Joyce Jonathan.

Dans la catégorie ballades, c’est Tal sur « Pas toi » qui décroche la palme : 4 minutes de grand piano numérique et d’articulation à l’extrême que seul Anggun et son chewing-gum parviennent à égaler sur « Né en 17 à Leindenstadt ».

Enfin, revenons sur les titres collégiaux. « Nos mains » et « C’est ta chance » sont des grandes kermesses brouillonnent où se multiplient les couches de voix. Dans le meilleur des cas on imagine une ouverture de « Star Academy » sur NRJ12, ou bien un casting « Popstar » aidé d’un autotune. On se régale.

Pourtant tous ces arrangements fades et sans grand intérêt ne sont pas mauvais : on devine un gros travail de home-studio peuplé d’effets froids et impersonnels se cachant derrière tout ça. Une production au millimètre, mais formatée et sans âme à la dynamique proche de zéro, pré-mâchée pour être écoutée et ingurgitée instantanément.

Mais si on excepte les 90% de ballades insipides et les titres pour mariage et/ou boîtes ringardes peuplées de trentenaires, certains artistes ont eu plus de chance lors du tirage au sort. Judith récolte une version sympathique de « Sache que je » soutenue d’un mélodica bien trouvé, et, sans être très original, « Né en 17 à Leidenstadt » et son arpège acoustique fait du bien aux oreilles au milieu de cette tempête.

Finalement rien de bien nouveau sous le soleil. Un album où notre Goldman national sert de prétexte à un défilé de bonnes chansons passées dans une moulinette commerciale sans intérêt où la seule direction artistique que l’on distingue est celle des passages radios, du ciblage adolescent fan de M.Pokora et de la ménagère de 50 ans. Bref, la bande-son idéal pour le rayon surgelé du Carrefour du coin.

Retrouvez la chronique de « Génération Goldman : Volume 1 »

 

Marty Tobin
marty.tobin@quai-baco.com


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