/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 06-01-16

François Barriet – « Inexorablement »

Il est parfois des artistes qui nous échappent, dont on laisse passer la prose mais qui nous reviennent de façon impromptue et dont les musiques ne nous lâchent plus. C’est le cas de François Barriet qui au travers d’un deuxième album « Inexorablement », nous surprend de ses textes fins à la poésie tranchante. Artiste complet, il nous emporte dans un univers aux sonorités vallonnées.

C’est dans une orchestration au rock feutré et noir que l’on découvre François Barriet sur un « Au firmament des incrédules » où il débite avec un véritable sens théâtral une composition qui colle à la peau. Le Français tranche dans le vif sur un texte superbement écrit qu’il chante avec une conviction rare de nos jours. En effet, ce qui impressionne de suite chez l’artiste c’est cette envie, cette force qu’il dégage en nous balançant des titres poignants.

Car oui, François Barriet joue avec les mots, écrit avec un charme fou et nous enveloppe de ses textes fouillés. Ce n’est pas un hasard si il fut pendant deux années consécutives premier prix de poésie du printemps des poètes. Possédant une véritable flamme artistique qui semble guider ses pas depuis ses débuts, il se positionne dans la droite ligne de ces chanteurs à textes devenus par la suite de véritables icônes de la culture française.

Son grain de voix cristallin détonne totalement par rapport à ses textes où le noir est cultivé avec une grâce rare. Nous hypnotisant de ses poèmes superbement écrits, il tisse avec intelligence nombre de ponts entre musique et parole dans un tout entre rock et chanson française. On pense ainsi à Renaud sur un « Éphémère » où il semble embrasser le monde sur des paroles tranchantes et fragiles à la fois qui gagnent progressivement en rondeur et en chaleur.

On est comme happé par cet homme droit et débordant de sincérité qui bien que poète n’en demeure pas moins pragmatique ne se voilant pas la face. Combatif et tendre, il nous fait frissonner sur le magnifique « Ta Bouche » ou nous touche sur un « J’ai pas Vu, j’ai pas Vu » dessinant avec féerie et réalisme le temps qui passe.

François Barriet se pose en héritier de la grande chanson française révoltée qui a tendance à disparaître dans ce monde où la mondialisation standardise la plupart des discours et des musiques. Loin de se soumettre ou de courber l’échine, le Français se pose en digne successeur de cette génération d’artistes au verbe haut. Instillant des titres forts à la poésie superbement découpée, il nous remue de l’intérieur et nous fait un bien fou dans ces temps troublés.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com


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