Formé de deux amiénois, Ronan Mezière et Antoine Brun, Edgär sort tout début mars un premier EP dans une veine électro française et pop anglaise. Jouant de leurs harmonies vaporeuses, ils mélangent avec beaucoup de goût l’acoustique de leur voix à une instrumentation dentelée. 

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C’est par un « Two Trees » saisissant que les français nous emportent dès l’ouverture de ce « Persona ». On est vite embarqué par ce titre à la saveur toute conceptuelle. Dessinant en filigrane une progression rappelant le passage adulte, les français nous inondent de leurs bonnes ondes. Xylophone, illustration sonore type cours d’école, guitares feutrées, tout rappelle l’enfance et ses délicates mélodies. Mais brusquement c’est l’adolescence qui apparaît, exit les cris d’enfants, seule une grosse basse electro s’extrait avec puissance du morceau et devient de plus en plus présente. Mélodie grandiloquente en forme de refrain entêtant, Edgär nous emporte dans son univers à l’humanité forte.

Puis arrive cette période où l’enfance n’est plus qu’un souvenir, les mélodies sont les mêmes mais le background à changé, la nostalgie pointe son nez. Enfin les deux approches se confrontent dans un final mêlant sonorité enfantines et basses punchy, l’adulte est né. C’est d’ailleurs cette approche naturelle chez eux qui dénote une véritable maturité. Issus de groupes locaux, ils fondent avec Edgär un groupe solide et tourné vers l’avenir.

Chez Edgär les sonorités remplissent l’air de cette naïveté enfantine mais sont rapidement rattrapées par le tranchant d’une rythmique plus électro « The Paintor ». Bassue dans l’accompagnement mais vaporeuse dans les mélodies, la musique d’Edgär semble jouer sur les deux tableaux en nous proposant des compositions mariant avec nuances ces 2 approches. La synthpop des français se plaît à multiplier les parties pour mieux relancer leurs compositions et multiplier les univers en gardant en fil rouge cette mélodie à la pop universelle.

Beaucoup plus « acoustique » sur ce « TeaCup », Edgär se plaît à utiliser le guitare / voix pour introduire un morceau à l’électro finalement très présente. La pop des français fonctionne à plein tube sur ce dernier titre en forme d’imaginaire verdoyant. On y retrouve leur amour de la chose mélodique et leur rigueur pop donnant au tout un titre excessivement bien exploité gardant une pointe mélodique très appréciée.

Possédant un imaginaire extrêmement créatif et une solide maîtrise des harmonies, les français d’Edgär nous proposent un premier EP surprenant et addictif. Sans tomber dans la standardisation d’une pop devenue mondiale, Edgär conserve l’instrumentation en faisant éclater la construction de chaque titre qui apparaît comme un patchwork pop éclatant aux couleurs vives et saturées. Tapissée d’une grandiloquence toujours superbement amenée, la musique rigoureuse et rythmique des amiénois devient vite indispensable. Une superbe découverte !

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com