/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 14-11-13

Eddy Mitchell – « Héros »

Dire que l’on s’attendait à être surpris par le nouvel album d’Eddy Mitchell serait mentir, mais l’on pensait naïvement à une petite prise de risque, un soupçon de créativité. Que nenni, M.Eddy nous sert un opus au contour régulier dans un style country rock crooner qui met en avant sa voix de marshmallow et nous replonge dans les années 60.

À l’image des films de western qu’il a longuement présenté lors de son émission « La dernière séance », les musiques du sieur Eddy se noient dans un trop plein de country. Techniquement au point, musicalement au cordeau, les arrangements sont léchés et ne laisse paraître aucune faille.

Essayant de réhabiliter un rock très 60’s nécessitant un orchestre et un arrangement digne d’Hollywood, Eddy Mitchell nous parle de ses héros de son enfance, référence de sa génération Baby boom. Naviguant entre rock poussiéreux et balades lassantes, Eddy Mitchell se cloisonne dans un univers complètement en décalage avec la réalité actuelle.

Bloqué dans les années 50-60 qu’il tente désespérément de faire revivre sur des titres comme « J’veux qu’on m’aime » ou « Final Cut », Eddy Mitchell se caricature lui même nous plongeant dans un monde lisse et sans réelle aspérité où sa voix de crooner traînante mêlée à ces thématiques cinéma western finissent par nous achever.

Même sa reprise du fameux titre de Beau Dommage « La complainte du phoque en Alaska », qu’il réalise en duo avec Nolwenn Leroy, sonne faux et bien que mélodique n’apporte absolument rien de nouveau par rapport à l’original.

Celui qui considère la mort du cinéma français avec l’avènement du parlant a demandé à Jean Dujardin de parler sur le dernier titre de cet album en forme de présentation des musiciens qui au final s’avère être la bonne idée de cet opus.

Mais bref, vous l’aurez compris, ce 35ème album de M. Eddy reste avant tout une ode au style du français qui plaira certainement aux fans. Enfermé dans un univers poussiéreux, Eddy Mitchell semble plus que jamais à mille lieux du monde actuel et de cette musique de « sauvage » que font actuellement les jeunes. Passée la gloire, reste une voix reconnaissable entre toute et intimement liée à des titres d’une grande stature sur lesquels il semble définitivement avoir tourné la page.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com

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