/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 30-03-15

Darkel – « The Man of Sorrow »

Connu pour être un des deux membres de Air, Jean-Benoît Dunckel se remet derrière ses synthétiseurs pour un nouvel EP intitulé « The Man of Sorrow ». Sous le pseudonyme de Darkel, il nous inonde d’une électro raffinée et douce dont il maîtrise si bien les courbes. Noir et envoûtant, ce nouvel EP confirme une nouvelle fois le talent de ce pionnier de la french touch.

Dès les premières notes du titre éponyme, on retrouve cette rigueur musicale à laquelle le Versaillais est très attaché. Superbement mis en musique, ce premier titre profond et noir à la fois nous colle à la peau. Réussissant à donner une âme à la musique électronique, il nous plonge dans un univers à l’esthétique parfaitement maîtrisée et envoûtante.

Fine et délicate, la musique du Versaillais semble suspendue dans le temps. Glissant doucement vers une pop feutrée, Darkel construit une musique cérébrale et bienfaisante. Tel un alchimiste du son, il bâtit une cathédrale électro pour y loger son univers possédant différentes grilles de lecture.

Il y a dans la musique du français une richesse sonore impressionnante. Découvrant à chaque passage de nouvelles sonorités, on est vite aspiré par ce sans faute. Jouant de sa voix androgyne qu’il modifie à souhait sur un titre comme « True Lover », il nous immerge dans une électro fluide où la mélodie et les arrangements ne font qu’un.

Moelleuse et raffinée, la musique de Darkel possède une exigence et un soin du détail rare. L’ancien professeur de physique réussit à marier rigueur et mélodie dans un tout d’abord simple. Loin de se cantonner à une électro parfois un peu froide, il est capable de mêler acoustique et électro dans un « One Million of Years » au faux air de BO de film.

Véritable orfèvre d’une musique planétaire, Jean-Benoît Dunckel nous estomaque de son talent au travers de compositions toutes plus recherchées les unes que les autres sans que jamais la mélodie et le swing de chacune n’en pâtissent. Installant avec tact son univers au confins du fantastique, Darkel nous sert 4 titres époustouflants aux arrangements somptueux. Le versaillais semble avoir fait sienne de la citation d’Oscar Wilde : « J’ai les goûts les plus simples du monde, je me contente du meilleur ». Chapeau!

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com

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