/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 29-05-20

Clem Snide – « Forever Just Beyond »

Peu connu du grand public outre manche, Clem Snide est avant tout un groupe d’art-country complexe à mettre en avant car très lié à la culture américaine. Ce nouvel album est pourtant un peu à part, en effet travaillant avec sincérité une country folk excessivement humaine, Clem Snide signe un 19ème album possédant de véritables qualités sonores qui nous touche à plus d’un titre. Plongés dans ce folk country des origines, on se laisse prendre au jeu de ce magnifique album qui sous des dehors très communs apparait comme un bijou dont on ne se lasse pas. 

Clem Snide - "Forever Just Beyond" : La chronique

C’est peu dire qu’à l’écoute du premier titre « Roger Ebert » on tombe dans une folk à l’américaine pleine et entière. Travaillant un folklore pur, l’américain ne sort pas des chemins battu mais réussit à nous présenter un folk chantant qui fonctionne à merveille. On y retrouve ce phrasé unique qui sur ce premier titre nous happe de son aura vocal. Dans une sorte de soupe brouillonne, Clem Snide tire son épingle du jeu grâce à un feeling rare. On retrouve avec bonheur cet assemblage complexe et pourtant si délicat qui fait la force de cet album hors du temps. 

Tout dans la musique de l’américain rappelle cette culture superbement ancrée dans la culture outre Atlantique. Avec un soin particulier pour les harmonies et les mélodies qui nous font frissonner, Clem Snide met sa science de la musique au service d’une musique qui ne cesse de nous toucher. Mélangeant les guitares électriques et les refrains à tomber sur « Don’t Bring No Ladder », il dessine avec une grâce rare une musique ancrée dans la pierre qui ne semble jamais pouvoir se démoder. On se laisse prendre au jeu de ces hymnes folks capable de nous faire oublier le quotidien pour nous plonger dans nos souvenirs. Il ya une mélancolie folle dans ces musique qui nous transpercent de leur qualité intrinsèque. Trouvant sa place au centre d’une instrumentation brouillonne et étudiée, l’américain aime rien tant que de nous perdre dans une structure aérée et libre.

Loin d’une électro blafarde, Clem Snide assume parfaitement cette acoustique qui frôle parfois avec l’a peu près mais donne à chacune de ces compositions un côté attachant et diablement addictif. Travaillant les harmonies avec un soin particulier, il réussit à ne pas nous lasser de ces doubles voix constantes qui ne cesse de trouver leur chemin dans une instrumentation volage et vaporeuse. Mélant avec beaucoup de richesse les instruments acoustiques, il dessine une musique puissante et rocailleuse dont on tombe vite amoureux. Véritable mélange entre un Bill Fay hypnotique et un Neil Young fougueux, la musique des américains se fraye un chemin simple et durable dans une folk country enveloppante. 

Plus l’album avance et plus cette approche monolithique d’un folk sorti des âges se fait visible avec son lot de stéréotype qui ne gène en rien une écoute sans préjugé. Clem Snide nous transporte dans un univers unique où la tradition vient prendre une large part à ces instrumentations qui parfois s’autorise le passage en territoire electro via quelques synthétiseurs « Easy ». N’en finissant plus de nous toucher de leurs harmonies qui nous font frissonner, les américains enfoncent définitivement le clou sur la magnifique « Ballad Of Eef Barzelay » qui tout en jouant sur la corde sensible avec efficacité maintient  une once de mélancolie extrêmement digeste.

Avec Clem Snide on voyage dans une folk aérée qui ne cesse de nous faire frissonner de son côté traditionaliste. Touchant du doigt une sorte d’intuition folk, les américains n’ont pas leur pareil pour nous transmettre une émotion de mélancolie et de beauté sonore qui nous laisse cois. Avec rudesse et tendresse, Clem Snide dessine les contours connus d’une folk entrainante et touchante dont on ne sort pas complètement indemne.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com


Copyright : Quai Baco Stimuli - Mentions légales - S'abonner - Contact Pro - contact@quai-baco.com - Quai Baco Production