/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 04-10-19

Baden Baden – « La Nuit Devant »

Enregistré entre Paris et la Bretagne, ce nouvel opus de Baden Baden les voit se transformer un peu plus. Multipliant la présence d’une électro rigoureuse et tranchante, le duo français nous emporte dans une pop architecturale enivrante. Suite logique des deux précédents albums, « La Nuit Devant » vient confirmer le talent d’Éric Javelle et Julien Lardé dans une pop aux réminiscences de new wave. 

Baden Baden - "La Nuit Devant" : La chronique

Électronique grisante, sonorités saturées, Baden Baden nous propose un premier titre entre réverbération ronde et claviers écorchés. Avec un sens fin de la mélodie, ils nous entraînent dans un « Beach » toujours en Français dans le texte qui vite se transforme en une pop rock à l’electro puissante. Donnant à voir une vision tapageuse et douce d’une electro parfois trash, ils cumulent les couches électro pour mieux nous immerger dans une musique à la noirceur éclatante et diablement addictive. 

Gagnant progressivement en assurance dans une suite de mélodies entêtantes peut être un peu en deçà sur « CLS » , le duo fait le pari de l’électro brut sur des textes français. On se laisse facilement porter par cette musique multipliant les claviers planants et s’étalant sur des compositions prenant du corps au fur et à mesure de leur avancement. Chez Baden Baden l’électro a beau être le nouveau cheval de bataille, le rock n’est jamais loin. Puissant dans ce qu’elle a de mélodique, « Les Débuts » nous entraîne sur les rivages d’une électro condensée. Baden Baden nous enivre de ce mélange entre musique lounge ponctuée de planant très hypnotiques et d’une électro pop brutale presque clinique. Le contraste résultant est un bijou de technique qui voit les Français multiplier les couches sonores pour mieux impulser un univers lourd et monochrome aux sonorités diffuses qui ne cesse de nous agiter.

Dessinant une sorte de variété rock fragile, Baden Baden transforme un socle classique en une expérience électro rock qui nous tient en haleine jusqu’au bout grâce à un jeu d’instrumentation fin et intelligent. On se laisse porter par cette musique qui ne cesse de se transformer gagnant à chaque mesure un peu plus de puissance « L’américaine » . Il y a chez Baden Baden une sorte d’intransigeance froide et brute mais toujours éclatante qui ne cesse de transformer à chaque mesure. il y a un goût pour l’authentique 80’s dans les compositions des Français. S’inscrivant dans une pop variété noire, Baden Baden s’approche sur certaines compositions d’un Etienne Daho ou Jacno comme avec « Exil » dans cette façon de superposer mélodies simple voire enchanteresse et background à l’electro tranchante. 

Sur un background à l’électro sobre et sautillante les Français revisitent la variété française pour nous proposer une approche proche de l’expérimentation. Entraîné par une mélodie qui nous enveloppe, Baden Baden transforme une pop électro en une musique populaire et synthétique qui s’amuse à multiplier les cassures pour mieux nous surprendre. Dans une sorte d’électro liquide les français dessinent une pop transformiste jouant sur la froideur des sonorités et le côté pétillant d’une mélodie toujours simple et enjouée. On se laisse prendre au jeu dans des compositions qui finissent irrémédiablement dans un fracas et une multitude de couches sonores superbement produites.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com


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