Actifs depuis 2009, Archimède a su creuser son trou en imposant progressivement un rock simple et joyeux que l’on retrouve une nouvelle fois avec plaisir sur ce nouvel album intitulé « Méhari ». Jouant avec les codes d’une pop rock aux accents populaires et anglais, ils dessinent un 4ème opus aux compositions enlevées et possédant toujours ce style si reconnaissable entre la variété rock et la pop anglo saxonne.

Stéréotypés sur un premier titre « Je singe le Monkey » sentant à plein nez le tube, les frères Boisnard apparaissent toujours aussi dynamiques dans une musique sentant bon la Beatlesmania et les gammes aiguisées sur une discographie très 70’s. Les jeunes mayennnais réussissent toujours à nous emporter dans ce dynamisme un poil naïf en terme musical vite contrebalancé par une approche très pragmatique et lucide de notre époque. Plein de cette gouaille qu’ils ont toujours assumée, les français apparaissent vite comme le chaînon manquant entre une variété pop québécoise et une chanson française.

Cultivant leur différence dans des compositions aux envolés mélodiques puissantes « Rue de la joie », ils restent fidèles à leur conviction, en nous plongeant dans une chanson sociale et écologique sans endosser l’éternel manteau de l’alter mondialiste. Rappelant en cela les québécois des Cowboys Fringants, les français à l’instar des canadien prônent haut et fort un verbe français décomplexé. Chez les frères Boisnard nulle volonté de complexifier des textes au pragmatisme salvateur. 

On retrouve dans des titres comme « La joie de rompre » ou « Je t’aime Low Cost » les mélodies du premier album qui penchaient du côté Oasis. Dynamiques et diablement entraînants, ils construisent un album plein de cet optimisme naïf et salutaire en ce monde toujours plus sombre. Les frangins d’Archimède construisent un style en forme de pop française, travaillant toujours plus leur approche country rock avec un goût pour les mélodies entraînantes et entêtantes. Il y a une sincérité populaire dans l’approche des frères sur des titres au rock simple et coulant de source. Mettant en avant, parfois jusqu’à la caricature, leur milieu modeste, ils dessinent une musique porte étendard d’une vie quotidienne sans poésie. 

Archimède apparaissent comme les dignes représentants d’un rock populaire qui a tendance à être montré du doigt ces derniers temps. Au travers de leur gouaille inimitable, les frères Boisnard dessinent une musique abordable et simple d’approche tout en gardant ce style enjoué. Ils font une musique populaire avec une verve intacte et une envie toujours au plus haut. 

Arnaud Le Tillau
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