Originaires de Grenoble, c’est sur la scène que Arabella s’est construit. Démarrée en 2016, l’aventure fut mouvementée changeant progressivement de line up. Ils nous arrivent stabilisés et engrangeant autant d’expérience que possible sur un premier EP décapant. Dans une ambiance électrique, les 6 titres s’enchaînent et s’agencent à la perfection pour un véritable moment de plaisir mixant pop ensoleillée et rock pêchu.

Dans un rock aux contours pentus, les français de Arabella nous entraînent dans leur univers simple et percutant. Il y a chez les français ce côté humble d’une musique qui ne se vend pas pour ce qu’elle n’est pas. Pas d’expérimentation electro, pas d’approche tordue d’un rock agressif, non chez Arabella tout coule de source. Que cela soit dans la mélodie ou les arrangements, ils ne réinventent rien mais se contente de très bien faire le job.  Dès ce premier « You Know » , les mélodies coulent de source dessinant en filigrane une musique à la fois agressive et onctueuse aux guitares toujours grattantes. 

À l’aise dans un rock syncopé rappelant beaucoup Arctic Monkeys par cette façon de faire exploser une musique dans un écrin à la pop talentueuse, les français donnent de suite la mesure de leur maîtrise au travers de titres excessivement bon. La musique d’Arabella ne se laisse pas apprivoisée facilement, pourtant on se laisse glisse dans l’univers de ces français qui une fois n’est pas coutume réussissent à intégrer dans leurs morceaux un groove très Anglo saxon et une finesse sans commune mesure avec les groupes de rock actuels. Loin de faire du bruit pour faire du bruit, chaque morceau du combo dessine une approche honnêtes et vite captivante où les mélodies ne cessent de nous surprendre de leurs reflets californien « Summertime » .

Il y a une fraîcheur folle dans ces quelques titres qui brossent un tableau alléchant d’un groupe loin de se reposer sur ses lauriers rappelant l’intuition de The Libertines sur le très bon « We’ve Got It » . Reprenant à leur compte une pop rock très 90’s où les refrains ne cessent de mobiliser les foules, Arabella nous font aimer le beau dans un rock qui ne cesse jamais d’être force de proposition. Sans être une seule fois lourd ou édulcoré d’instrumentations coulantes, les français nous servent un rock maigre et diablement nerveux. Difficile de trouver un morceau faible dans ce mini album tellement, les français on su nous embarquer dans ce qui ressemble à un album rock sans faute où les guitares tranchantes et grasses viennent accompagner une mélodie diablement exquise qui ne cesse de nous tourner en tête.

Captivante et dansante sur le puissant « Hello » , leur musique vit à 100 à l’heure dans une ambiance qui vite nous immerge dans un univers au rock indélébile. On secoue clairement la tête sur cette fusion entre rock et hard rock des années 90’s aux solos guitaristiques frissonnant qui donnent au tout un relief fou. Avec un soin particulier pour les instrumentations rock, les français dessinent une pop rock dont on avait perdu la trace. Traçant leur voie dans un revival 90’s – 2000 tout en gardant une personnalité forte, Arabella ne cesse de nous surprendre de leur maturité et de la façon dont ils construisent chacun de leurs titres. Sans jamais donner dans le commercial, ils nous entraînent dans un musique alerte et pleine d’entrain combinant avec intelligence la luminosité d’une pop 60’s et le dynamisme d’un rock 90’s.

Gros son, puissance rare, les morceaux se suivent et nous mettent un à un KO par leur pertinence et la façon dont les frissons nous parcourent l’échine à chaque mélodie et chaque solo. Superbe mélange entre la pop des années 60 et le rock des 90-2000, Arabella nous font de nouveau penser que le bon rock à de beaux jours devant lui. On se laisse prendre au jeu de cette musique qui n’a de cesse de nous pousser vers l’avant. Dans des titres au long cour ne respectant évidemment pas les canons radiophonique, les français prennent le temps de dérouler leur approche rock avec efficacité. S’en ressent une qualité rock rare, qui n’a malheureusement plus beaucoup lieu actuellement. 

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com