/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 02-04-14

Mac DeMarco – « Salad Days »

2012 : Mac DeMarco sort « 2 » et séduit l’ensemble de la presse musicale avec son folk rock indé bricolé et nonchalant. 2014 : « Salad Days » débarque et reprend les grandes lignes qui ont fait le succès du précédent album. Mac DeMarco est toujours aussi cool et détendu, et on tombe dans le piège avec plaisir. Mais on finit par se demander si ce farceur de Mac ne s’amuserait pas à nous faire tourner en rond…

La musique façon DeMarco, c’est facile. Et c’est ce qui fait le charme du jeune homme. Une guitare cheapos, et surtout une voix trainante et un détachement qui donne l’impression que tout roule dans le meilleur des mondes. DeMarco c’est une coolitude punk dans un corps de texan canadien, et « Salad Days » est son nouveau bricolage du dimanche, une bière dans une main, un vieux mégot dans l’autre (et des Viceroy de préférence).

L’impression du précédent album se confirme. On se laisse porter par la langueur de « Blue Boy », « Brother » ou « Go Easy ». Ça coule tout seul. Un peu trop même. Un indice chez vous : une pause de 2/3 secondes indique la fin d’un morceau et le début d’un autre. Sans cela, difficile de s’y retrouver. On a parfois l’impression que DeMarco tourne sur 3/4 chansons qu’il répète en boucle depuis « 2 ».

Des chansons sympas certes, mais toutes un peu identiques et baignant dans un rock Lo-Fi bricolo un peu répétitif. « Treat Her Better » est une bien jolie chanson mais on espère avoir la version définitive sur le prochain album, la démo étant très prometteuse. Les 2 accords de « Let My Baby Stay » sont d’un ennui extrême. Une ballade vraiment trop basique où chaque seconde pèse des tonnes…

Pourtant le style DeMarco est atypique et on ne peut pas lui en vouloir bien longtemps. Toujours à la limite de la justesse, on se demande même si « Salad Days » n’est pas un 45 tours passé en 33, comme si la vitesse de lecture n’était pas la bonne. Les effets flangers n’y sont pas pour rien et l’influence guitaristique de Georges Harrison est évidente sur « Goodbye Weekend » par exemple. Finalement, DeMarco, c’est un peu le cancre du fond de la classe qui fait rire ses camarades et surprend ses professeurs par ses éclairs fulgurants de lucidité comme « Passing out Pieces ».

« Salad Days », ce sont des morceaux sans plus de prétention que celle qu’on veut bien leur accorder. Génie Lo-Fi pour certains, glandeur professionnel pour d’autres, Mac DeMarco s’en fout un peu, nous sort 31 petites minutes et puis s’en va. Ce nouvel album réussi le hold up quasi-parfait. Si DeMarco s’ennuie encore le weekend prochain, il peut nous en pondre un autre du même acabit, on est preneur.

Marty Tobin
marty.tobin@quai-baco.com


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