Maissiat – « Tropiques »

L’ex guitariste et chanteuse du groupe Subway, Amandine Maissiat, est de retour en solo avec « Tropiques », un album prometteur rapidement devenu un véritable coup de cœur.
Dès « Le départ » et ses premières notes de piano, on entre dans cette ambiance intimiste où la voix aérienne de Maissiat se marie à merveille avec les sonorités classiques du piano. Paradoxalement à la musique, le texte est spleenétique : « oh lourdes peines, oh serments décimés, je vous hais de vous avoir tant aimé ». Une chanson qui inspire le chagrin, l’espoir, la colère et la nostalgie. Ces sentiments ne nous quitteront qu’une fois ces 37 minutes d’album écoulées.
Même sensation de placidité avec les deux titres suivants, « Trésor » et « La fabrique des fauves ». Baignées dans cet univers musical similaire, les lignes mélodiques tissées par le piano et la voix cohabitent parfaitement avec les beats orchestrés par la batterie ou les samples. L’orchestration des titres à beau s’avérer de plus en plus riche, on reste néanmoins subjugué par la douceur et la sensibilité de la voix d’Amandine. « Trésor » aborde le même thème que « Le départ » en l’occurrence la perte d’un amour. Quant à « La fabrique des fauves », Amandine y jette un regard ironique sur notre société : « Est ce que l’homme est un loup pour l’homme ? ».
Sur « Havre-Caumartin », seule chanson de l’album qui voit la présence de guitares, on se laisse porter par des riffs apaisants et des accords posés. Si ces 4 premiers titres ne nous avaient pas encore suffisamment permis de mettre en exergue les talents de la demoiselle, les trois tubes suivants s’en chargeront volontiers. « Tropiques » et « Jaguar » sont deux chansons aux sonorités contemporaines qui rappellent l’atmosphère musicale de « L’Appartement » de Noir Désir que les bordelais nous avaient fait visiter sur « Des Visages, des Figures ». « Soûle » reste dans la lignée de ses prédécesseurs mais ce titre dégage une plus grande intensité tant au niveau de la ligne musicale que vocale.
Au niveau des textes, on ne peut qu’être touché par cette connotation poétique et la concentration des rimes. L’ombre des plus grands poètes musicaux, de Serge Gainsbourg à Alain Bashung en passant par Dominique A et Bertrand Cantat, plane au dessus de l’écriture d’Amandine Maissiat. Malgré des textes sensibles, on sent cette la lumière qui petit à petit s’engouffre dans cette litanie de tristesse.
Après ce coup de massue reçu après ces trois magnifiques titres, on décroche légèrement. Bien que musicalement très intéressantes et de nature très poétiques, les chansons « Les fins de nuit » et « Jour de chance » manquent légèrement d’intensité ce qui permet néanmoins un atterrissage paisible et serein à l’issue de l’écoute de cet album de haute volée.
« Tropiques » fait parti de ces albums planants, à la poésie éthérée, qui vous emmène dans un monde parallèle où douceur et mélancolie règnent en maître. Un premier album qui permet à Maissiat de faire une entrée solo remarquée et remarquable.
Sébastien Hochet




































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