Connue pour ses premières parties de Murat ou de Dominique A , Robi entre enfin sur le devant de la scène avec un premier album. « L’Hiver et la Joie » nous fait découvrir une voix rock et tranchante sur des arrangements ciselés.

Débutant sur le single de l’album, l’opus part au quart de tour et nous permet de suite de juger du talent de la miss. En effet, « On ne meurt plus d’amour » commence comme un titre de Lescop avec ce son très sec voire aride : une batterie qui claque très électro et une voix froide. Robi fait monter le suspens jusqu’à ce refrain à tomber. La mélodie reste en tête, le découpage textuel est ciselé et osé malgré le côté aseptisé de l’arrangement, on se met à taper du pied et à chanter. Impressionnant!

Dandy , classieuse , il y a du Françoise Hardy dans cette voix hypnotique à la fois douce et ferme. On est emporté à la première syllabe comme sur « Tout ce temps », morceau à l’arrangement minimaliste et somptueux de finesse et de retenue conférant un réel style rock au tout.

Car c’est bien dans un style rock que la belle est à l’aise. Mais elle réussit à créer des ambiances rock qui bien que classieuses n’en demeurent pas moins très abordables. Musique loin d’être élitiste, elle parvient à rester sur le fil d’une variété rock de très bonne qualité. À l’instar d’un M dont le titre « Je te tue » s’inspire clairement, elle sculpte un rock sensible et accessible en utilisant pourtant claviers et autres son très synthétiques.

Reconnue par ses pairs, elle se permet un duo avec Dominique A sur « Ma route », titre rock minimaliste à la double mélodie subtile et prenante. Les voix lyrique de Dominique A et celle abrupte de Robi se mélangent à merveille. Lui rendant la pareille elle réinvente « Il se noie » de l’album Trisomie 21.

Alter ego de ces artistes pour lesquels elle a pu faire des premières parties, Robi a réussi là ou beaucoup échouent : réaliser un album empreint d’une réelle personnalité , variet’ et rock à la fois sans n’être ni kitsch ni sirupeux à l’excès. Pour sûr une belle découverte de ce début d’année. Chapeau madame!

Arnaud Le Tillau
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