Deux ans après leur dernier album, les Toulousains de Zebda nous reviennent avec un « Comme des Cherokees » au goût festif. Enregistré dans les conditions du live sur la plupart des morceaux, les 5 copains retrouvent l’énergie des premiers albums au travers d’un opus un peu plus léger et taillé pour la scène.

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Dès « L’envie », premier titre de cet album, l’on retrouve cette énergie communicative du groupe qui a fait son succès dans les années 90. Accent toulousain porté en forme de revendication, ils promènent leur ardeur au travers d’un titre dansant entre rock et ska. Riches en terme d’arrangement, les morceaux aux rythmes soutenus nous emportent dans un univers coloré et pétillant.

Intégrant beaucoup de cuivre et une électro grand public dans leurs compositions, ils construisent à l’image de leur single « Les Petits Pas », des titres très universels saupoudrés d’un message revendicateur parfois un peu discret. En effet, habitués que l’on était de leurs chansons slogans et de leurs revendications politiques, on en avait presque oublié que Zebda est avant tout un groupe de rock.

Ensoleillés, les titres sont extrêmement bien produits. Riffs cuivrés, claviers jazz et rock funky, le quintet reste percutant sur ces premiers titres. Pourtant, dès « L’accent tué » on ressent comme une gêne, une sorte décrochage non contrôlé.

Grosses ficelles, textes un peu lourd et sans nuances, Zebda se prend les pieds dans le tapis sur « Le Panneau » pour lequel ils semblent beaucoup moins sincères. On se sent flouer, on a cette désagréable impression d’être les dindons de la farce devant un groupe brocardant son histoire et son accent pour vendre une musique qui tombe progressivement dans une variété un peu fade.

À l’image du très mauvais « Appel d’air » où la mélodie universelle sans âme supporte un arrangement de façade, Zebda finit par se caricaturer lui-même emprisonné dans un style dont il n’arrive plus à sortir. Malgré quelques tentatives sans réussite sur « Essai » ou « Les morfales », les Toulousains nous déçoivent sur cette fin d’album.

Suite logique du méga-tube « Tomber la chemise » ce nouvel album cumule les légèretés et un manque notoire de fond. Malgré quelques bons titres mis en valeur par des arrangements toujours très bien produits, « Comme des Cherokees » met en avant les difficultés d’un groupe à se renouveler. Musique énergique difficilement réalisable en studio, Zebda ne retrouve pas la fraîcheur et ses premiers albums. Dommage…

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com