/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 01-08-14

The Raveonettes – « Pe’Ahi »

À la surprise générale, sans tambour ni trompette, ni promo, c’est à la fin du mois de juillet que The Raveonette ont décidé de sortir leur 7ème album studio. Les Danois s’affichent sur ce « Pe’Ahi » brutaux et complexes. Naviguant entre rock et électro, ils nous servent un album cohérent mais vite usant.

Batterie travaillée et guitare possédant une grosse distorsion, « Endless Sleeper », premier morceau de cet album, résume bien le contraste de la musique de The Raveonettes. Voix effilée se frayant un passage à la machette parmi une jungle électrique, les Danois mélangent deux univers pour un rendu des plus rock.

Démarrant sur une pop au son sale « Killers in the Streets », « Pe’Ahi » mêle guitares déversant un bruit blanc issu des couches de saturation et mélodies pop à tomber. Au travers de morceaux parfois un peu brouillons soufflant chaud et froid, le duo construit des titres aux mélodies impactantes et à l’énergie débordante à l’image de « Sisters ». On pense aux Dandy Warhols dans cette approche entre brutalité et fragilité.

Délaissant qu’à et trop rares occasions ce mur de son, ils apparaissent sur un titre comme « Wake me up » à l’aise dans une pop proche des 60’s. De la même façon sur « The rains of may », batterie fleuve et combinaisons vocales porteuses, leurs permettent de se jouer des anachronismes pour nous proposer une vision pop bien à eux. Car ce qui est indéniable c’est qu’il existe une véritable patte The Raveonettes constituée d’un son atypique et de morceaux à la construction électro.

Utilisant une tonne d’effets sur « A Hell Below » ou « Z-Boy », la musique du groupe semble tout droit sortie des moulinettes de MGMT tellement la réverbération est présente. Partant dans un délire entre électro brutale et rock puissant, le duo nous impressionne. On regrette malgré tout le retour du fameux bruit blanc qui finit par nous agacer l’oreille et rend difficile toutes écoutes au casque.

La fin de l’album est l’occasion de mettre en avant la face sombre de The Raveonettes. Que cela soit sur « Kill! » ou « When Night is almost done », la musique des Danois se dirige progressivement vers une vision sombre et malsaine d’un électro-rock apocalyptique. Rock violent bardé d’électro tranchant, les derniers titres nous proposent une vision noire d’une pop à la mélodie lancinante.

Cette nouvelle livraison de The Raveonettes apparaît être une fois de plus un bon crû. Le rock bardé d’électro du duo fonctionne plutôt bien mais s’avère progressivement empli d’une noirceur lourde et brouillonne. On regrettera cette propension à saturer tout son de guitare pour une rendu qui parfois frise l’inaudibilité.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com


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