Composés des charismatiques Tash Neal et Chris St. Hilaire, The London Souls est un groupe Batterie/Guitare atypique. Se différenciant des White Stripes ou des Black Keys, il nous proposent un deuxième album au rock survitaminé touchant aussi bien au blues qu’à la pop. Musique riche et survoltée, dégageant une passion sans borne pour un rock puissant et mélodique, les Américains (et oui le nom est trompeur) signent ici un des meilleurs albums de l’année.

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Tout est dans le détail, dans cette batterie qui n’en finit pas d’enchaîner les fills et nous laisse en transe, dans cette guitare chaleureuse et tranchante qui se joue avec une facilité déconcertante du rythme. Imprimant un véritable art brut qui transparaît à chaque mesure d’un « When I’m With You » harmonique, les Américains nous proposent une musique à la pop rock assumée mais forgée dans un son early 70’s. Envoûtant de leur jeu de basse, ils nous servent une musique millimétrée au grain très présent qui envoie clairement du bois.

Cela est confirmé avec un magnifique « Steady » sentant bon le Lenny Kravitz des débuts. Au travers d’une musique sombre et aspirante, les Américains nous proposent un rock punchy et mélodique dont on ressort complètement abasourdi. Maîtrisant à la perfection une structure donnant beaucoup de latitude aux instrumentations, ils se font un plaisir de nous envoyer à la face un rock chevelu et fouillé qui nous cloue sur place. Adeptes des solos longs et sans faille, ils font rugir leur instruments pour un rendu des plus tonitruants parvenant même à nous faire aimer un degueulito dantesque en fin de morceau.

Que cela soit sur le très pop « Hercules » ou le new-Orleans « How Can I Get Throught », The London Souls balisent avec un talent fou un parcours sans faute. On se laisse prendre au jeu de cette pop brillant convoquant aussi bien Simon and Garfunkel que Lenny Kravitz ou les Beatles. Contenant cette richesse un brin rococo très 70’s que l’on retrouve notamment sur « Alone » au goût de Supertramp, ils mélangent guitares saturées et piano sobre dans des titres mélodieux et forts au rock très présent.

Croisant guitares aux reverbs désuètes et claviers à la fois moelleux et mousseux, The London Souls pénètrent avec talent un univers rock complexe à appréhender. Aidés de la voix au grain fou de Tash Neal, le combo nous emporte dans un album en forme de sans faute.

Enregistré en 2012 mais sorti qu’en 2015 du fait du grave accident dont fut victime le leader Tash Neal, ce deuxième album de The London Souls apparaît comme un véritable chef d’œuvre cumulant puissance rock et background pop pour un rendu des plus jouissifs. Survoltés en concert, les deux américains nous servent un album référence de la trempe de « El Camino » c’est dire !

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com