/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 07-10-13

Soan – « Sens Interdits »

Ils ne sont pas légion les gagnants de la nouvelle star ayant réussi à sortir plus de deux albums. Ceux-là ont gagné leurs galons d’artistes à part entière. Soan en fait partie et nous propose en ce début d’octobre son nouvel opus « Sens Interdits » dans la droite ligne de ses précédents albums.

Une chose est sûre à l’écoute des premiers titres, Soan joue du Soan. De sa voix si caractéristique, cassée et plaintive, le français ouvre cet album avec un « No Pasa Nada » au côté rock espagnol un peu facile et donc un poil décevant. Reste une mélodie à tomber et une approche musicale toujours très professionnelle.

Car l’une des marques de fabrique de Soan est bel et bien ces mélodies tortueuses mais toujours très entraînantes. Ainsi sur « Rêver d’en haut » au travers d’un rock dynamique et un peu sale, il promène sa noirceur de façade dans un mélange élégant entre rock romantique et variété entraînante. De la même façon sur le tubuesque « Me laisse pas seul », Soan nous propose un duo de haute volée mêlant sa voix cassée et brute à la fragilité de la Demoiselle Inconnue.

Bien qu’issu de la télé realité, le bougre est à mille lieues des à priori de ce milieu réussissant à nous proposer un univers personnel et très attachant bien loin du formatage habituel. Dans la droite ligne de ses 2 derniers albums, il intègre à un rock aux accents lourds des mélodies très nouvelle scène française et parvient par la même occasion à marier deux styles proches musicalement mais parlant à deux publics bien différents. Sur « Regarde moi », l’écorché vif semble même mettre de l’eau dans son vin sans renier ses idéaux.

Impressionnant de maîtrise, Soan nous prouve au travers « Psycho Cinderella » ses qualités de compositeur nous servant un titre à la marge transpirant la fantaisie et la poésie et sentant bon les ambiances des films d’animation de Tim Burton. Il y a chez le français cette science de la mélodie le rapprochant d’un Gaëtan Roussel notamment sur le magnifique « Elsa ».

S’emportant parfois à l’excès sur « Bobo » ou « Sens Interdits » à la trame rock à papa riche et presque écœurante, il nous gratifie d’une fin magistrale (« Conquistador ») aux accents « Breliens » certes un peu stéréotypés mais nous donnant le frisson.

« Sens Interdits » signe le retour en fanfare de Soan, nous proposant un album massif, moins tortueux, plus abouti et prenant, aux mélodies entêtantes et accrocheuses. Dans une ambiance très opéra rock déjanté à la noirceur de circonstance, le talentueux Soan continue de tracer sa route atypique en proposant une variété rock dépoussiérée et de qualité.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com


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