Connue pour son single « La liste » qui fit un carton en 2006, il faut bien reconnaître que Rose fut plus que discrète sur ses albums suivants. Aidée de Pierre Jaconelli aux manettes, c’est un « Pink Lady » mature et bigrement bien ficelé que la toujours jeune Rose nous dévoile mélangeant avec style, folk et chanson française.

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Dans une approche emprunte d’humilité, elle nous sert un premier titre « Je compte » doux et simple que l’on se plait à écouter sans sourciller. Délaissant ce costume de jeune fille sage et gentillette, elle nous conte la vraie vie celle qui laisse des traces et qui donne de la profondeur. Taillant un habit à son envergure, Pierre Jaconelli diffuse une production simple et pétillante qui rend Rose très attachante.

Reprenant avec beaucoup de malice un titre à la Jane Birkin sur « Pink Lady », la Niçoise surprend de ses choix artistique éminent pop qui lui siéent à merveille. Travaillant un « Comme avant » grave, elle touche du doigt avec beaucoup de justesse ce folk populaire très courant au Québec mais rare dans nos contrées. Elle nous touche au travers de textes ciselés, au potentiel émotionnel fort qu’elle distille sans emphase dans des titres aux contours nets. On se laisse porter par ces mélodies à la fois sobres et porteuses.

Rose semble avoir passer un cap et commence à trouver sa place dans un paysage de variété française en perpétuelle mutation. Assumant pleinement son personnage entre fragilité et malice , elle nous éclabousse d’une joie teintée de mélancolie qui fait mouche. Abordant avec tact une romance sans fard, un amour qui se désagrège sur le magnifique duo « Pour être deux » qu’elle chante avec Jean-Louis Murat, elle réussit à nous scotcher de cette mélancolique perlante, de cette tristesse noble qu’elle distille de sa voix voilée et au grain follement rond.

Passée cette première partie, l’album bat un peu de l’aile et finit par se morfondre dans une variété banale et un peu sirupeuse. Mièvre sur une « Histoire idéale » ou très 80’s sur un « Atone », au titre malheureusement juste, Rose sombre peu à peu dans une variété un peu ampoulée aux mélodies torturées et impossibles à retenir, se perdant dans un stéréotype de chanson française.

Rose surprend avec ce nouvel album où elle apparaît mature et posée. Nous livrant une première partie très enlevée, elle pose ses tripes sur la table pour nous servir des titres aux mélodies puissantes et aux textes soignés. On y découvre une jeune femme en prise avec les problématiques classique d’une société filant à vive allure. Perlant d’une pop pétillante sur les premiers titres , elle se perd dans une deuxième partie très variété qui nous rappelle ses albums précédents. Espérons que le sursaut pop de la première partie n’est pas une anomalie dans son parcours mais bel et bien un nouveau départ.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com