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Date d'ajout : 08-06-21

Renée Reed – « Renée Reed » : La Chronique

Originaire de Louisiane, la jeune Renée Reed nous propose son premier album au folk lo-fi personnel et entêtante. Petite-fille de l’accordéoniste Harry Trahan et nièce de Revon Reed, la jeune américaine a pu voir défiler chez elle les grands noms de la musique de Louisiane. Mélangeant ses racines avec son goût de la pop francophone des années 60 dans un enregistrement sentant bon l’économie de moyen, Renée Reed nous fait rêver de son folk cotonneux et brutal. Avec une sincérité folle la jeune américaine n’en finit pas de nous surprendre dans un premier album éponyme bluffant.

Nous entrainant dès le premier titre « Out Loud » dans une sorte de folk au brillant de rigueur, la jeune américaine nous fait tourner la tête de sa douceur flou qui nous enivre à chaque accord. Sans à-coup, la jeune femme originaire de Louisiane dessine une folk brute et entêtante jouant sur quelques sonorités pour mieux nous entrainer dans son univers à l’approche acoustique et diablement addictive. Non conforme dans sa façon de chanter et de proposer une musique hors norme et hors du temps, Renée Reed joue sur les montées et les descentes vocales pour mieux nous enivrer de son folk à la brutalité mélancolique « I Saw A Ghost ».

Il y a dans ces enregistrements une approche proche de l’instagram sans filtre. La jeune américaine excelle dans l’art de transcender une musique simple en un hymne enivrant. De sa voix doublée elle nous fait frissonner par ses mélodies sans fioriture qui touchent au plus prêt de ce que nous sommes « Little Flower Dance ». La folk de la jeune femme ne s’embarrasse pas d’une instrumentation chargée mais préfère la sobriété porté par une voix qui apparait vite comme une touche de douceur dans un monde à l’acoustique brute et one shot.

Renée Reed enchaine les titres avec une facilité déconcertante, captivante par sa façon d’entrer dans ses compositions, elle nous envoute de sa voix sur des compositions à l’acoustique sans retouche « Fast One ». En français dans le texte sur le magnifique  « Ou Est La Fée », la jeune américaine nous enveloppe d’une composition mélange de mystère et de mélancolie. Rappelant une pop francophone très Françoise Hardy,  elle nous fait fondre de sa voix. Dans une ambiance lente et chaloupée, on savoure la douceur brutale d’une artiste loin des chemins balisés. 

On est sidéré sur le splendide « Until Tomorrow » (climax de cet album) par cette musique et cette voix rappelant les anciens enregistrements qui donne à voir une artiste pleine et entière capable de nous enivrer dans un folk hors du temps. Avec presque rien elle resplendit de son talent dans un titre qui donne des frissons. On se laisse porter par cette musique cotonneuse à la chaleur intrinsèque. A l’image de cette pochette cultivant un flou coloré et mystérieux, la jeune américaine dessine un album loin des modes et fidèle à ses racines. Pour preuve ce « Drunken Widows’s Waltz » chanté dans le dialecte français cajun de ses grand-parents qui clos avec classe cet album impressionnant.

Chaleureuse et pleine d’imperfection cette musique nous happe de son approche humaine. Avec un sens de la mélodie, Renée Reed nous transporte dans son univers aux couleurs flash dans un écrin à la douceur certaine. On se laisse porter par cette simplicité qui confine au simpliste sans jamais n’être trop peu. Cette sobriété brutale qui va à l’encontre de bien des modes actuelles, nous fait un bien fou et donne au tout une personnalité rare. On aime de suite cette musique à la douceur grattante et à l’a peu près extrêmement touchant qui dessine une ligne flou dans une folk enveloppante. La musique de Renée Reed s’apprécie sans fard, sans maquillage dans sa plus stricte nudité.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com


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