8ème opus pour Radar Brothers, « Eight » ( on pouvait difficilement trouvé plus simple comme titre) signe le retour en fanfare de la bande à Jim Putnam entre rock FM et expérimentations pop.

Dès les premières notes de « If We Are Banished », on est de suite au parfum de la musique si particulière du groupe californien. Les structures sont changeantes et les mélodies s’apprécient en filigrane derrière un accompagnement qui écrase souvent le reste. La musique de Radar Brothers semble s’étouffer au lieu de s’étoffer. Les sons débordent, sont compressés, empilés. C’est ainsi que m’apparaissent « Disappearer » ou « Change college of law », morceaux toujours dans la surenchère en terme d’accompagnement, un peu lourd sans veritables poses. On a la désagréable impression que le groupe cherche à combler les espaces vide coûte que coûte.

Changement de rythmes, structures disloquées, Radar Brothers innove pourtant, se permettant même quelques morceaux à la limite de l’expérimentation comme « Houses of miroirs », façon Radiohead période « Kid A », qui nous prouve que les californien sont d’abord de très bon mélodistes.

Mais parfois cette expérimentation tournent au ridicule comme sur « Ebony Bow » qui, malgré une voix sur le fil et une superbe intro piano, ne décolle jamais.

Heureusement, plusieurs morceaux sont la pour nous rappeler le passé du groupe. Ainsi, « Reflection » ou « Couch » très Bowie dans leur ambiance, nous charme à la première écoute. La force de frappe des californien n’altère en rien la sensibilité qui se dégage de ces titres.

La fin de l’opus est un vrai feux d’artifice, entre ballades aux mélodies imparables et aux arrangements électro expérimento pop très réussis comme sur « Bottle Song », à rock plus pêchu sur « Time Rolling Bye ».

Groupe des années 90 qui a su plus que quicquonque faire évoluer sa musique, Radar Bros. n’en demeure pas moins une grosse machine parfaitement huilée mais toujours lente à réagir. Ainsi « Eight » est à cette image, les bases sont très solides mais on sent comme un certain décrochage sur quelques titres. Pour une fois les californien ne sont peut-être plus dans le coup.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com