Derrière ce pseudonyme d’un personnage de foire Mexicain du début du 20ème siècle se cachent deux soeur islandaises. Surfant sur la vague des albums folks, Pascal Pinon nous offre un album très frais dans tout les sens du terme.

Très Cocorosie dans l’approche artistique (le titre « Sumarmai » est confondant de ressemblance), le folktronica de « Twosomeness » est très influencé des artistes islandaises de Sigur Rós à Björk notamment à travers ces voix éthérées et ce côté distant dans la production qui détache la voix du reste de la chanson.

Passée cette impression, Pascal Pinon nous charme tout de même. On ressent une certaine fragilité, même dans les morceaux un peu plus punchy tel ce « Ekki Vanmeta » véritable tube de l’album.

Mais c’est surtout à travers des ambiance léchées que les Islandaises font réellement la différence. Ainsi sur « Annar Logi », magnifique intermède de 47 secondes qui, gorgé de plénitude, nous rend de suite zen. De même pour « Evgeny Kissin » où le jeu des voix nous laisse pantois.

Ces 2 soeurs résussissent à nous faire entrer dans leur monde via une musique simple, fragile et pleine de fraicheur.

Usant des artifices du lo-fi et des instruments très marqués folk (Glockenspeil et autres jouets), leurs chansons presque naïves nous emportent.

Seule ombre au tableau, cette fin d’album tirant un peu sur les grosses ficelles notamment via une reverb exagérée comme sur « Kertio » ou « Bloom », deux morceaux pop sucrés à l’excès et semblant être un inédit d’Enya.

« Twosomenes » ne révolutionne pas le folk mais nous livre 13 titres de bonne facture. Ces deux soeurs n’apportent pas forcément d’originalité à un style usé jusqu’à la corde, mais de la fraîcheur, de la fragilité et une certaine maturité . L’adage selon lequel le talent n’attend pas le nombre d’année se vérifie une fois de plus.

Arnaud Le Tillau
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