Avec son 1er album solo sorti en 2011, Noel Gallagher avait prouvé qu’il n’avait besoin de personne pour exister. Avec « Chasing Yesterday »… et bien c’est un peu pareil. L’aîné des frères Gallagher revient avec ses fidèles High Flying Birds pour du « classic rock » easy listening comme il sait si bien le faire depuis plus de 20 ans. Bien sûr, il tente quelques légers coups de folie par-ci, par-là : un peu de saxophone, un souffle de jazz, voir un accord de 7ème diminué, mais on reste en terrain connu, entre refrains pour stade et riffs pompés dans les 70’s. « What’s your fucking problem?! » nous dirait le mancunien avec sa classe so british en lisant ces lignes. Tout va bien Noel, on l’aime bien quand même ton nouvel album.

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C’est « The right stuff » qui remporte la palme. Loin d’être désagréable, Noel Gallagher insuffle un vent soul et jazzy qu’on ne lui connaissait guère. Alors certes, on s’ennuie un peu, mais l’intention est louable. Et pour peu qu’on ne se soit pas endormi, on finirait presque par se prendre au jeu. Autre nouveauté : la présence du saxophone sur « Riverman ». Un petit côté floydien sympathique pour un titre qui ne l’est pas moins. Bien sûr, la recette est connue : intro avec la touche guitaristique incontournable de Gallagher, le petit doigt collé sur la corde de mi aiguë, puis couplet monocorde jusqu’au refrain qui déchire. Pas nouveau, mais efficace.

Bon, ça ne marche pas à tous les coups. « While the song remains the same » ou « The mexican » et ses cuivres sympas s’écoutent agréablement, mais sans laisser de trace. Heureusement, un bon gros rythme disco et ça repart. « You know we can’t go back », « Ballad of the mighty I » et surtout « In the Heat of the Moment » tapent sur tous les temps. Les cloches et les refrains en « nanana » sont de sortie. Ça fonctionne depuis plus de 20 ans, Gallagher aurait tort de s’en priver.

Certes, on pourrait jouer au jeu de « Look all the doors », c’est la même chose que « Morning Glory », que « The girl with X-Ray Eyes » a déjà été entendu 100 fois chez Oasis… Mais on s’en fout. Noel Gallagher à cette légère tendance à composer les même titres en boucle, mais ils ont le mérite d’être bons.

Avec « Chasing Yesterday », Noel Gallagher ne marquera certainement pas l’histoire du rock, mais comme déjà à l’époque du pire d’Oasis, il parvient toujours à dégainer quelques fulgurances mélodiques de haut-vols qui font la différence. Noel ronronne un rock efficace et abordable ponctué de quelques belles idées. Et c’est tout ce qu’on lui demande.

Marty Tobin
marty.tobin@quai-baco.com