Après 5 années de silence, Mesparrow soigne son retour dans un « Monde Sensible » où elle continue sa recherche artistique entre électro pop et vocalises. S’amusant d’une expérimentation qu’elle distille dans chaque titre, la jeune française nous propose pour ce 3ème album un univers où souffle une liberté sans faille. Mouvements amples, musicalité au spectre large tout dans cet album nous enivre. 

Audacieuse dès les premiers accords de « Saudade », Mesparrow annonce de suite la couleur en nous emportant dans une pop féminine et diablement addictive. De sa voix voilée elle nous fait frissonner par ses mélodies intenses qui viennent nous caresser les oreilles. A la frontière d’une expérimentation qui se dévoile progressivement, Mesparrow dessine une pop d’une douceur fine. Construit avec intelligence, le titre enchaine les bonnes idées mêlant pop aiguisée et chanson française sobre dans un déluge de sonorités toutes plus rondes les unes que les autres. On ressent à l’écoute de ce premier titre tout le travail accumulé qui s’ouvre à nous dans un tout extrêmement abordable.

Touchant du doigt une musicalité organique sur des backgrounds faisant la part belle aux vocalises proche d’une human box, Mesparrow continue de nous bluffer de ses capacités artistique rappelant toujours autant Camille. La française  nous happe dans un univers organique qui la voit dessiner avec simplicité un cocon électro pop qui fonctionne à merveille. Multipliant les bonnes idées sur un background aux voix mélangées, elle glisse avec précision dans une pop personnelle qui n’en fini pas de nous imprégner par sa vivacité. Il y a quelque chose d’extrêmement vivant dans la musique de la française qui nous éclate en pleine face avec naturel et qui nous désarme. Travaillant au corps une musique, Marion Gaume nous éblouit de son talent hors norme dans un « Différente »  une fois de plus superbement travaillée et diablement addictive.

Ronde et mesurée sur le magnifique « Danse », la pop de la française nous fait entrer dans un univers au feutré de rigueur. Les lignes de basse de Nicolas Bourrigan moitié du duo Isaac Delusion y sont pour beaucoup et nous entrainent dans un titre syncopé à l’esthétique unique. Mesparrow nous fait tourner la tête dans une composition sorte de France Gall des années 2020. Il y a une vivacité folle ainsi qu’un véritable engagement de l’artiste qui se ressent dans cette composition entrainante et puissamment feutrée. Avec un sens rythmique hors pair, Mesparrow transforme sa pop en un objet organique extrêmement dansant qui nous fait un bien fou. 

Elle revisite la chanson française avec son grain de voix, son approche expérimentale et son univers vocal très riche. Le résultat est un mélange entre pop et chanson française touchant « L’humeur Chocolat ». Nous transmettant avec singularité une émotion à l’humanité certaine, Mesparrow dessine une musique pastel et tendre à l’électro-pop ronde et mélodique. Dans une approche vocale impressionnante « Le Chant » , elle n’en fini pas de nous surprendre de ses choix artistiques. Sorte de mix entre Christine & the Queen et Camille, elle réussit à tracer son chemin dans une musique à la pop riche et physique.

Avec soin Mesparrow construit de petites perles électro pop qui viennent se ficher dans nos oreilles avec douceur. Dans un mélange se transformant au fur à mesure, elle développe ses chansons dans une électro pop douce et tendre qui fonctionne à merveille. On se laisse prendre au jeu de cette musique entrecoupée de vocalises qui nous font de suite plonger dans un univers musical unique. Irrigué de background vocaux, la musique de Mesparrow semble être une extension de son corps vivant sa propre vie nous chuchotant ou nous criant sa joie ou son désarroi dans des compositions organiques. Il y a dans cette musique une vivacité extrême, une sorte de puissance humaine qui n’en fini pas de nous entrainer dans un tout sensible et troublant. 

Arnaud Le Tillau
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