/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 15-05-20

Laura Marling – « Song for Our Daughter »

Dans ces temps bouleversés, l’entraide reste un ciment d’une société qui depuis longtemps bascule de plus en plus dans l’individualisme. En temps de confinement, le temps peut paraitre plus long et l’anxiété plus forte. C’est fort de ce constat que Laura Marling a décidé de sortir son 7ème album plus tôt que prévu. Ce « Song for Our Daugher » ne devait paraitre qu’à l’automne mais au vu de la situation actuelle, la jeune trentenaire a souhaité le sortir plus tôt. Outre ce geste que l’on ne peut que saluer, la jeune américaine nous livre un album au folk sobre et ensoleillé. Tout ce qu’il nous faut pour tenir bon.

Laura Marling - "Song for Our Daughter" : La chronique

Dès « Alexandra » premier titre de cet album, on retrouve cette nu-folk qui est depuis ses débuts sa marque de fabrique. Travaillant une folk sobre et harmonieuse, elle nous entraine dans son univers superbement nuancé sentant bon la folk américaine sans tomber une seule fois dans le stéréotype lourd et graisseux. Avec un sens de la composition, Laura Marling dessine une musique lumineuse et rayonnante qui nous fait chavirer de sa chaleur. Véritablement enveloppante, construite autour d’une multitudes d’instruments acoustiques, Laura Marling nous prend par les sentiments dans un premier titre d’une beauté ronde et caressante.

Avec un sens de la construction musicale, Laura Marling nous propose une musique sans âge où les instruments acoustiques viennent supporter une voix cristalline qu’elle réussit à mêler avec tact à des choeurs harmonieux « Held Down ». On se laisse prendre au jeu de cette folk pleine et entière qui sans chambouler les codes nous transporte dans une sorte de cocon cotonneux dont on a du mal à sortir. La jeune trentenaire navigue avec aisance dans une folk aux relents américains. Il y a dans sa musique  cette volonté de respecter une approche unique où les voix n’en finissent plus d’être au centre des attentions portées par un background bondissant qui ne nous laisse pas indifférent. Impressionnante de maîtrise, on retrouve dans « Strange Girl » cette habitude de la scène et de la composition qui nous donne une impressionnante d’aisance rare. 

Lorsqu’elle se fait plus grave sur « Only the strong », Laura Marling touche du doigt une beauté folk dont on ne se remet pas. Avec un sens de la mélodie elle nous propose un titre envoutant porté par cette voix qui n’en finit pas de nous faire frissonner. Avec une simplicité désarmante elle construite un écrin sobre et touchant dans un titre bouleversant . Il y a une tristesse infini et une sorte de combativité inéluctable dans cette musique à l’instrumentation jouant aux montagnes russes avec une délicatesse rare. On pense bien sûr à Norah Jones ou Bat For Lashes, à cette capacité à proposer une folk à la sobriété étincelante qui fait monter progressivement les émotions grâce à une instrumentation vivante et nuancée qui nous touche au plus profond. On se laisse déborder et immerger dans cette musique gracieuse et subtile comme on est en fait plus beaucoup. 

Avec un tact fou, Laura Marling n’en fini pas de dessiner une mélancolie saine à grand renfort de cordes et d’une instrumentation non intrusive qui sait se tenir à l’écart. Dans la plus pure tradition folk, la jeune américaine nous propose un album au folk éclatant. Sobre et douce, cette musique touche du doigt une simplicité folk qui apaise. Marquant de son empreinte des compositions superbement instrumentées, Laura Marling nous propose une nouvelle fois un album au folk diablement envoutant. Impressionnante de sobriété, elle nous entraine dans univers à l’authenticité bienveillante qui voit une instrumentation acoustique nous envelopper de cette chaleur si lumineuse. Passée maître dans sa façon de composer avec très peu d’instruments, Laura Marling signe une fois de plus un album à la pureté frissonnante.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com


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