Parti aux États-Unis rendre visite à un ami, Mathieu Hocine alias Kid Francescoli restera finalement quelques mois à New-York à la suite d’un coup de foudre avec Julia Minkin jeune musicienne de la grosse pomme. L’idylle s’est finalement terminée mais a abouti sur une collaboration artistique des plus fructueuses condensée dans ce superbe album intitulé simplement « With Julia ».

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Claviers planants, voix murmurée en duo avec la jeune Julia, Kid ouvre cet album au travers d’un titre au départ lent puis rapidement rythmé. « Blow Up » déploie son envergure musicale pour s’envoler en nous emportant dans un tourbillon de claviers vintages apportant une chaleur électronique au tout.

Car le Français est avant tout un magicien de l’arrangement déployant des trésors d’inventivité pour rendre le tout doux et léger. Ainsi sur « My Baby », il habille avec une grâce impressionnante la voix douce et aérienne de la jeune américaine. Vaporeux sans être mielleux, le morceau se pose en douceur sur nos oreilles nous enveloppant de son air léger et mélodique.

Kid Francescoli construit autour de cette rupture, devenue au fil du temps collaboration, un album des plus sincères et poignant sans jamais tomber dans le pathos. On pense sur « Boom Boom #2 » ou « Prince Vince » à la French Touch grâce à ces sonorités feutrées et maîtrisées et cette basse toujours aussi mélodique qui nous envoûte.

À l’image de « I don’t know How », Kid construit ses morceaux en multipliant avec une agilité rare les couches instrumentales. Sans paraître mécanique le résultat est surprenant de souplesse et réussit à nous tenir en haleine. Si on ajoute à cela, la voix de Julia Minkin ensorcelante, douce et aérienne qui convient parfaitement aux compositions du Français, on obtient un des très bons albums électro pop de cette année.

Malgré quelques faux pas sur le très stéréotypé « Disco Queen » à l’électro criarde, l’album se termine sur un « Italie 90 » mélange de lyrisme dégoulinant et d’électro coulant. Ce titre cumule les stéréotypes pour un rendu en forme de clin d’œil qui finit tout de même par s’avérer un peu long.

Lentement, Kid Francescoli creuse un sillon entre électronique et mélancolie qui rend ce « With Julia » éminemment chaleureux et humain. Transparaissant d’une sincérité impressionnante dans chacun des titres, le Français pose son ressenti à chaque note. Cet opus sonne vrai et véritable, transformant une tristesse en un album constructif qui apparaît de loin comme son meilleur à ce jour.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com