Justin Timberlake – « The 20/20 Experience »

On avait pas vu le Justin Timberlake chanteur depuis 2006 et « Futuresex/Lovesounds ». On le retrouve ici avec « The 20/20 Experience », un album bien différent du précédent, où JT prends des risques (mesurés), et cherche surtout se fait plaisir.
La première chose qui saute aux oreilles, c’est bien évidemment la durée des morceaux. On frôle quasi-systématiquement les 7 minutes. La raison? Des structures musicales plus complexes qu’à l’accoutumé. JT n’hésite pas à décliner jusqu’à plus soif certains gimmicks, comme sur « Pusher Love Girl ». On commence très classique dans un environnement soul « à l’ancienne » comme dirait DJ Abdel, pour ensuite virer vers un RnB plus moderne au riff simple et entêtant, multipliant les couches de voix et autres samples. Le résultat est surprenant et rapidement addictif. Cette agréable impression se réitère sur le RnB sauce Bollywood aux samples de percus hypnotisants et ajustés de « Don’t hold the Wall », mais les minutes passent et le temps commence à se faire long…
En effet, on n’échappe pas à certains titres clichés soul comme le single « Mirrors », pas inintéressant mais tellement dilué dans des clappements de mains et strates de voix pleines de vibes. Interminable. « Strawberry Bubblegum », avec ses 8 minutes, alterne les parties sex-soul à la voix grave de Barry White samplée (qu’on prend presque pour du 2nd degré), avec des grooves salsa de Bontempi tout juste plaisant pendant 30 secondes. A côté de ça, on retrouve un « Let the groove get in » beaucoup plus groovy et intéressant avec section cuivres et relents 70’s agréables.
En terme de production, ce « The 20/20 Experience » est un bon exemple de néo-soul bien ficelée, domaine dans lequel le producteur Timbaland excelle. On sent que lui et Justin se sont faits plaisirs, multipliant les pistes à tout va, sans pour autant que l’ensemble nous paraisse trop chargé. Un bon point. Pourtant des titres comme « Spaceship Coupe » ou « Tunnel Vision », malgré un son léché, sont rapidement lassants et vite oubliés. Des paroles insignifiantes et des mélodies sans aucun relief alourdissent inutilement des morceaux déjà beaucoup trop longs.
Au niveau du chant, Justin se la joue dorénavant Sinatra des temps modernes dans la lignée de son nouveau style rétro-futuriste « je chante du RnB en smoking ». C’est propre sans être transcendant, agréable (à petite dose) sans être inoubliable, à l’image de « Suit & Tie », extrait déjà connu de l’album, avec la participation de Jay-Z.
Au final on ressort de « The 20/20 Experience » avec l’impression d’un album trop long, trop propre et trop sage pour être réellement emballant. L’ensemble n’est pas désagréable, mais c’est un peu mou, pas assez groovy et sans réel tube. Justin Timberlake est maintenant un « vieux » de 32 ans. Malgré la volonté louable de casser les codes RnB avec des structures alambiquées, il s’enlise un peu et n’évite pas certains poncifs usants. Mais l’ancien leader des N’Sync se fait plaisir et ça se sent, et la production de Timbaland est dense et irréprochable : tout cela suffira sans doute à contenter les fans (et le portefeuille de Justin) jusqu’au prochain album.
Marty Tobin
marty.tobin@quai-baco.com




































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