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Date d'ajout : 10-12-12

John The Conqueror – « John The Conqueror »

Chronique John The Conqueror - Quai Baco
Blues, rock, punk, soul, l’album éponyme de John The Conqueror mélange ces différents styles pour un résultat plus que remarquable. Grosse claque en perspective.

Je pensais pourtant que nous avions fait le tour de la question rock et des très bons albums en 2012, mais c’était sans compter sur l’arrivée dans l’arène de John the Conqueror.

Ce qui surprend au premier abord c’est ce mélange de chant blues et rythmique très rock. Ainsi sur « I just Wanna » qui ouvre cet album, on a cette impression très agréable d’écouter un blues des années 50 avec ce chant acapella. On est intrigué. Puis arrive cette guitare qui nous suivra tout au long de l’album, son très rock au même niveau que la voix. Ca fait du bien d’entendre ce son très simple , très proche des blues rock des années 60 mais en même temps excessivement addictif. On tape du pied on reprend en choeur le refrain et on en redemande.

John The Conqueror - Quai BacoEt ce n’est pas le deuxième titre qui nous lassera de ce nouveau groupe formé à Philadelphie, « Southern Boy » rassemble en un morceau les fondamentaux du blues et du rock : un riff tonitruant et entêtant à la Pearl Jam, une rythmique très soutenue à la Black Keys et une mélodie forte proche de ce qu’à pu faire Eels sur Souljacker. La voix perdue dans une reverb trop forte rappelle avec délice les albums de blues des 50’s avec certains passages très garage rock. A tomber !

Cet opus est une réelle bouffée d’oxygène. C’est toute l’histoire du sud des Etats-Unis qui est rassemblée en un album. Vous allez surement trouver que j’en fait trop, pourtant écoutez. L’album commence avec des chants rappelant celui des esclaves dans leur champs de coton (John the Conqueror est d’ailleurs un hero afro-américain esclave mais à l’esprit libre), puis à travers un titre comme « Time to Go » on découvre le gospel voire la soul avec des choeurs et une instrumentation rappelant Aretha Franklin, enfin on passe directement au blues via « All Alone » puis au rock sur le titre « Southern boy » qui envoie du bois!

Très caractéristique du sud américain (2 des membres sont originaires du mississipi), la musique de John the Conqueror creuse un sillon déjà bien fourni mais le rajeunit grace à un son assez rond mais rude à l’intérieur.

Une des grandes forces du trio, est cette créativité dans les riffs rappelant le génie de Neil Young, comme sur « Lucille ». Joué à la guitare dès l’entrée du morceau il reste en tête bien après son écoute.

Beaucoup plus blues que El Camino des Black Keys auquel il est de bon ton de faire référence, cet opus marie à merveille les passages blues et country au rock ne s’empêchant pas quelques solos garage rock bien sentis sur « Letter Of Intervention » ou « Come Home With Me ». On ne peut s’empêcher d’hocher la tête à chaque mesure. Un régal comme sur « Say What You » qui à travers un son un peu sale mais très rock et un titre proche de la perfection en terme de patate rock nous reserve 2’24 de bonheur.

Les 10 titres de cet album s’écoutent et se réécoutent avec un bonheur non descriptible. John the Conqueror est assurément un groupe qui fera parler de lui dans les prochains mois et qu’il faudra absolument voir sur scène! Espérons juste que du statut de remarquables, ces 3 américains passeront à celui de remarqués.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com


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