Tout droit venu de la bouillonnante scène électro new yorkaise, Javelin, duo composé de George Langford et Tom Van Buskirk, nous arrive avec un premier album « Hi Beams » déstructuré et énergique.

Artiste issu de cette nouvelle génération maniant les sons électroniques comme d’autres manient leurs instruments, Javelin surprend par sa capacité à réaliser des compositions chargées en terme instrumental comme sur le premier titre de l’opus « Light Out ».

Au sein d’un déluge de sons pour le moins déstructurés, Javelin trace sa route. C’est le cas sur « Nnormal » où sur un tapis très fouillis émerge une mélodie aussitôt suivie de voix vocodées.

Rappelant à la fois M83 sur « Jugdement nite » avec cette ambiance épico-électronique que l’on pouvait entendre sur l’excellent album « Hurry up, we are dreaming », ou Late of the Pier dans leur façon de construire leur titre comme sur « Friending Revised », Javelin semble repousser à chaque fois les limites de cette musique électro foutraque qu’ils mettent en place de façon désordonnée.

Sorte de miroir de nos vies rythmées par les sons de la ville toujours plus présents et imposants, en bon artistes d’électro rock maximalistes , Javelin utilise la matière musicale à outrance pour un déluge de sons et de couleurs donnant parfois le tournis comme sur l’hypnotique « Airfield Revised ».

Impressionnant de maîtrise, enchaînant les parties plus déstructurées les unes que les autres mais réussissant à les maîtriser pour en faire un objet mélodique imparable, les New-Yorkais reproduisent le bouillonnement, l’incertitude et la precarité de la vie urbaine d’aujourd’hui dans ces éléments musicaux.

Avec toujours plus d’inventivité, ils intègrent dans leurs morceaux mille et une idées sans nous laisser aucun répit. Les sons bondissent et repartent de plus belle dans chaque nouveaux titre lassant au final une oreille saturée.

Enregistré en 8 jours, « Hi Beams » pâtit un peu de cette précipitation. Bien que très homogène en terme de son, l’opus de Javelin souffre d’un manque de recul notoire. Utilisant l’immense champs des possibles de la musique électronique en studio, les 2 américains se perdent parfois dans un son très technique et destructuré. Reste un album cultivant une énergie et une patate hors du commun.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com