/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 08-04-14

Gush – « Mira »

Du rock dansant et teinté d’electro. Voilà en substance ce qui va être retenu de « Mira », le nouvel album de Gush. Ce résumé succinct pourrait correspondre à 75% des sorties d’albums rock de ces 6 derniers mois, et limiter ce nouvel album à ces éléments serait quelque peu réducteur. « Mira », c’est du rock dansant et teinté d’electro, mais pas seulement.

On ressort sa Master System, « Alex The Kidd » et les gros synthétiseurs 16 bits qui vont avec, et on embarque pour la constellation de la baleine, ou plus précisément l’étoile Mira, nouvel album du quatuor parisien Gush.

« Massive drum » et « Siblings » nous mettent sur la voie : cet album se veut rythmé et un brin nostalgique. A l’image du rétrogaming qui fait fureur, la mode qui consiste à faire du rock en ressortant les vieux synthés sur des rythmiques funky/disco commence à lasser. Daft Punk et Arcade Fire en tête, cette tendance sympathique montre ses limites, et Gush parvient à s’extirper avec brio de cet écueil devenu trop courant dans le rock français.

« Mais comment font-ils donc, les bougres?! », me direz-vous. Et bien, et ce n’est un secret pour personne depuis « Everybody’s God », Gush est passé maître dans l’art d’allier bonnes mélodies entêtantes et harmonies vocales fouillées. « Mira » ne déroge pas à cette règle. Difficile de résister à « Who’s In the Fire » ou le plus pop « Blue Rays ». On s’habitue même très bien aux voix de tête suraiguës et baignées d’effets qui peuplent « Mira », sorte d’hommage commun aux Chipmunks et aux Bee Gees.

Mais l’atout majeur de « Mira », c’est d’avoir su faire simple, d’aller à l’essentiel. Les arrangements en paraissent même parfois dépouillés, resserrés autour d’une rythmique énorme. C’est ludique, décontracté ( « Full Screen » est la bande-son idéal d’un « Ghostbusters 3 »), et pas si évident à faire que ça.

De plus, « Mira » possède quelques moments de répit qui nous permettent de siroter un verre au bar et de laisser le dancefloor refroidir. « We’re not alone », a le titre pour être un tube, le refrain pour être un tube, et le gimmick pour être un tube. Et… c’est un tube. L’album se termine même avec une prise de risque payante, « Everybody’s God », comme si les australiens de Midnight Juggernauts interprétaient « Oxygène » de Jean-Michel Jarre. Gush lâche complètement prise et sort un titre électro de 6 minutes, bourré d’harmonies beatliennes et de gros synthés, et c’est super.

Ponctué de belles surprises, « Mira » tire son épingle du jeu dans un créneau électro-rock mainte fois emprunté. En prenant un virage électro dansant inattendu (et bien négocié), Gush tape là où on ne les attendait pas. Le prochain album sera dubstep/reggae, on en est convaincu.

Marty Tobin
marty.tobin@quai-baco.com


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