/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 01-03-18

Gaël Faure – « Regain »

Candidat éconduit de la quatrième saison de La Nouvelle Star, Gaël Faure loin d’abandonner a tout de suite persévéré au travers de la sortie de plusieurs albums. Talent montant de la chanson française, il se révèle dans un nouvel opus intitulé « Regain » comme un pourfendeur d’une chanson de qualité. Mélangeant folk et pop dans un tout métissé, il nous transporte avec facilité dans un univers doux et feutré.

Gaël Faure - « Regain » : La chroniqueIl y a dès « Courbes et lacets » une fraîcheur rare dans l’approche du français. Générant un substrat mélodique affiné et singulier, Gaël Faure nous fait entrer dans une musique sourde et douce à l’extrême. Lentement il dessine une approche constructive et entêtante dans une premier composition lancinante au groove grave et chaleureux. Travaillant sa voix au spectre large, le français nous propose une pop au rythme chaloupé qui nous entraîne dans un univers aux couleurs pastels. Loin d’être fade, il nous séduit de la délicatesse de ses instrumentations pleines de mille et une idées follement créatrices.

Indéniablement folk au travers de titres comme « La Saison » ou « Siffler », Gaël Faure travaille sa musique comme une matière malléable et parfois rude. Touchant parfois du doigt une pop brillante, il ne fait que l’effleurer se plaisant à toujours revenir à un pragmatisme bienvenu. Ne s’interdisant pas une electro discrète,  il réussit un très bon mix entre pop universelle, chanson française et électro minimaliste. Dans des textes ciselés le français apparaît comme un poisson dans l’eau égrainant avec assurance une musique gracieuse et délicate.

Rappelant la nouvelle garde rock française que sont Radio Elvis ou Feu Chatterton sur un « Les visages officiels » à la sobriété esthétique, ce fils d’agriculteur ne cesse de transcender différents styles pour mieux nous immerger dans une pop magnifiée par ces mélodies saines et sans accroc qu’il se plait à y attacher. Lentement il nous enroule dans une instrumentation à la sobriété hypnotique et gracieuse. Pétrit d’humanité sur des titres intimistes, il nous impressionne de cette sobriété dynamique. Renforçant au fur et à mesure de l’album son éclectisme sans se perdre dans une variété de style, la français touche à tout en gardant cette approche feutrée et virevoltante qui fonctionne à merveille.

Loin d’être fade, Gaël Faure nous séduit de la délicatesse de ses instrumentations. À l’aise dans ce costume de dandy pop à la mode bobo il nous sert une variété de très belle facture autour d’une pop pétillante et pleine d’une approche bienveillante sans jamais tomber dans le mièvre et le dégoulinant. Sans à-coup il trace sereinement sa route dans une pop cotonneuse et limpide qui ne cesse de nous hypnotiser. Tout en finesse le français esquisse une pop translucide au caractère bien trempé dont on garde longtemps en tête les mélodies capiteuses.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com


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