Originaires de Paris, Fontaine Wallace est le nouveau groupe de Nicolas Falez. Connu pour avoir été le leader de Superflu, le Parisien nous revient avec une nouvelle formation gardant toujours intacte cette pop-folk à la mélancolie folle. Se définissant comme faisant de la pop sombre, le quatuor questionne un quotidien ronronnant dans une musique faisant la part belle aux sonorités mates. Tranquillement ils  construisent une pop folk modérée et réfléchie qui nous apaise.

Chez Fontaine Wallace la pop se consomme avec un goût pour le classicisme. On se laisse prendre au jeu de cette musique aux harmonies légères et au background affirmé. En français dans le texte, ils nous proposent « Une Odyssée » au rock affirmé et de très bonne facture. Dans un mélange clair/saturé, ils nous entraînent dans un univers aux sonorités à la fois simple et addictives. Enjoué sans être gnangnan ce premier titre pose de suite le décor d’un groupe loin de la surenchère rock.

Travaillant à planter un décor aux guitares incisives, ils nous impressionnent de leur flow musical constant et diablement entêtant. On retrouve avec Fontaine Wallace cette époque bénie d’un rock français aux harmonies folles et entraînantes. Fontaine Wallace puise ses mélodies et son style dans un rock proche d’une variété française de très bonne qualité. Il y a chez les français, notamment un titre comme « Joueur d’échec » une part d’Alister. Un côté feutré et lent qui fonctionne à merveille. Travaillé dans un son rappelant les années 2000, les français se promènent dans un océan rock sans jamais forcer leur style et en gardant une homogénéité rare. Mélodiques à souhait, ils érigent avec beaucoup d’aplomb une pop sincère et douce comme on en voit maintenant peu.

A la croisée des chemins, les français se plaisent à nous proposer une musique au rock tranquille qui se laisse porter par une pop aux harmonies fortes. Tout en modération, les parisiens nous transportent doucement sans réinventer la roue mais en insufflant à chacun de leur composition une chaleur rare et bienveillante qui vite nous enveloppe. Il y a dans cette musique des relents de Jean Louis Murat, un mélange de rock campagnard et de pop traditionnelle qui fonctionne à merveille.

Les parisiens réussissent à chaque composition, par une pirouette, une sonorité, une voix à nous clouer sur place et à nous entraîner dans leur périple. C’est en cela qu’il y a du génie dans cette musique. Sans être dans l’extraordinaire, sans en faire des tonnes, Fontaine Wallace construit des cathédrales pop dont on ne sort pas indemne. Puissamment douce, voire doucement tranchante, la musique des parisiens puise dans une pop aux couleurs chatoyante des mélodies qui vite nous accaparent dès les premières notes. Il y a une magie, une sorte de magnétisme dans ces titres qui ne cesse de nous envouter.

Les parisiens ne vivent pas d’esbroufes mais imposent leur rythme à une musique simple et naturelle qui nous secoue par son approche humaine. Pop rock, pop folk , la musique de Fontaine Wallace se plait à pointer sur des morceaux de notre quotidien des mélodies aux harmonies délicates. Tout respire la nuance et la modération dans cette musique qui s’apprécie , en ces temps d’extrémisme, comme une denrée rare. Ne succombant nullement aux sirènes du cliché pop rock et ne se vautrant aucunement dans une expérimentation hasardeuse, la musique de Fontaine Wallace est un socle sur lequel il fait bon se reposer et poser ses valises.

Arnaud Le Tillau
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