Les rockeurs d’Eiffel sont de retour et je me fais une joie d’écouter ce nouvel opus « Foule Monstre ». Trois ans après la sortie de leur album « A tout moment », la bande à Humeau fait son retour avec cet album dont même la pochette réalisée par le Collectif Le Chakipu donne envie de l’écouter.

Dès la première chanson, « Place de mon cœur », on n’est pas perdu ! La voix de Romain Humeau est reconnaissable entre mille. On pourrait aisément tomber dans le traquenard facile du « mais ce serait pas Noir Désir ? ». Remarque entendue des millions de fois par Eiffel. Mais depuis le temps qu’on les compare aux bordelais, on peut enfin l’affirmer « non ce n’est pas Noir Désir, c’est du Eiffel ».

On papote et on arrive tranquillement à la chanson « Chaos of myself » sur laquelle on peut dire deux mots puisque l’on entend une demoiselle en duo avec Romain. Il s’agit de Phoebe Killdeer, qui avait remplacé Camille en 2005 au sein du projet Nouvelle Vague. Depuis la chanteuse avait sorti, avec son groupe The Short Straws, un excellent album « Weather’s Coming ».

Chanson suivante, le titre éponyme de l’album « Foule monstre ». C’est la première petite ballade acoustique qui nous rappelle qu’Eiffel n’est pas seulement capable de gros riffs de guitare . Ça nous renvoie un peu aux singles du premier album du groupe, « Abricotine ».

Arrive la chanson « Lust for Power », tant attendue par la presse puisqu’il s’agit du désormais classique duo entre Eiffel et Bertrand Cantat. Coup marketing récurrent ? Non, tout simplement un bon pote que le groupe côtoie depuis pas mal de temps et qui permet à chaque journaliste de poser sa petite question au groupe concernant la relation entre Eiffel et l’ancien leader de Noir Désir.

La chanson est d’ailleurs plutôt réussie et on y retrouve quelques sonorités qui ne sont pas sans rappeler le groupe Shaka Ponk. Ce nouveau son « électro » est d’ailleurs beaucoup plus prononcé dans cet opus d’Eiffel.

Au final, ce nouvel album d’Eiffel est sans doute un peu moins brut que le précédent. Pas mal de ballades acoustiques et même la présence de la chorale des Mysterious Nansouty’s Girls sur quelques chansons. Tout cela nous donne un opus frais, beaucoup plus travaillé que d’habitude et qui saura certainement ouvrir Eiffel à un public encore plus large.

Jean-Christophe Pignol